Les citoyens établis au sud du pays, en proie à une canicule persistante, vivent une situation de désarroi en raison des coupures d'électricité répétées et des délestages opérés par Sonelgaz. La grande consommation d'énergie générée par la multitude d'appareils de climatisation domestiques et industriels à travers le pays a rendu, selon les responsables de Sonelgaz, la distribution très aléatoire en période de grandes chaleurs. Ouargla De notre bureau Les températures prévues par les services météo pour les wilayas du Sud ont allégrement dépassé les 50°C ces deux derniers jours, où la fournaise a battu son plein du lever du soleil jusque dans la soirée. Les amateurs de plein air et de longues veillées dans les jardins et sur les terrasses se sont vite résignés à rentrer quérir une fraîcheur artificielle plus disponible la nuit. Les habitants des appartements suffoquent sous des températures excessives. C'est à se demander jusqu'à quand on continuera à construire des immeubles au Sahara. Les journées ont été ponctuées par de fréquentes coupures d'électricité qui ont poussé les habitants de Aïn Beïda, une commune sise à l'entrée de Ouargla, à occuper la rue et bloquer l'axe principal menant à Hassi Messaoud. Ces citoyens en colère avaient subi les plus longues pannes lundi après-midi. La population est exaspérée par la fréquence et la durée de ces coupures, qui restent incompréhensibles pour les habitants du Sud qui ne s'expliquent pas pourquoi Sonelgaz n'est jamais prête aux pics de juillet-août et se cache toujours derrière la forte demande aux heures de pointe et les équipements de climatisation jugés en surnombre. Des appareils plus disponibles et plus abordables, certes, depuis que le gouvernement a concédé un soutien de 50% à la facture énergétique des habitants du sud du pays. Le discours de la société détentrice du monopole de l'électricité est, quant à lui, resté le même. Une communication faite de chiffres mirobolants expliquant que Sonelgaz investit massivement pour améliorer les choses et, en même temps, manque de moyens de contrôle sur le réseau urbain vétuste, les agressions de tiers, les raccordements frauduleux et la multiplication de climatiseurs, dits «de confort» même sous 50°C. A noter que le Sud est majoritairement pourvu par la grâce des programmes d'électrification rurale consentis par l'Etat pour améliorer les conditions de vie dans ce territoire qui s'étend sur 80% du pays. Les récents investissements n'ont pas permis d'améliorer les prestations de Sonelgaz durant les deux mois où les populations du Sud ont le plus besoin d'électricité. L'entreprise reçoit de plus en plus de réclamations et les citoyens déposent de plus en plus de demandes d'indemnisation d'appareils électroménagers, selon M. Absi, directeur de la distribution Ouargla-urbain ; 65 cas ont été traités ces derniers jours par les assureurs et une pile de dossiers serait en attente. Le manque d'electricité entre 12h et 17h est donc le supplice suprême pour les habitants des villes du Sud et Sonelgaz peine visiblement à trouver la bonne solution pour offrir une continuité du service au moment où le besoin se fait ressentir avec acuité. Les témoignages sont multiples et poignants de personnes âgées, malades, vulnérables, de femmes enceintes et d'enfants victimes de la chaleur asphyxiante de la gueïla. Les gens suffoquent, la sudation a atteint son paroxysme dans les maisons en béton qui chauffent dès que le climatiseur s'arrête de fonctionner. Ceci est d'autant plus fréquent avec le maintien de l'activité administrative car le ministère de l'Intérieur n'a pas réussi à généraliser les horaires d'été. La tranche 7h-15h semble incompatible avec les mœurs locales et, comme les directives viennent d'en haut, les climatiseurs de l'administration continuent à fonctionner à plein régime au lieu d'alléger l'appel de charge aux heures de pointe. Les pics de canicule de juillet, incontestablement le mois plus chaud de l'année, incluent également insolation et déshydratation dues à de fortes températures dès le matin accompagnées d'un sirocco des plus virulents. La demande en eau et autres boissons fraîches est plus importante. Et même cela devient presque impossible avec les coupures d'électricité puisque les châteaux d'eau s'arrêtent de fonctionner… Un cercle vicieux qui mène souvent à l'hôpital pour coup de soleil. Juillet et août sont les mois où beaucoup de familles comptent leurs morts parmi les personnes âgées ou fatiguées, bien qu'elles soient surveillées. Les médecins conseillent une réhydratation fréquente et des habits en coton de couleur claire.