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Analphabétisme au féminin
Un handicap pour la femme et pour la société
Publié dans El Watan le 08 - 03 - 2006

Les statistiques issues de l'exploitation du IVe recensement général de la population et de l'habitat de 1999 ainsi que d'une étude officielle (menée en 2002) sur la santé indiquent que 7074827 sont analphabètes, soit 27,1% de la population totale algérienne âgée de 6 ans et plus.
Sur ces sept millions de personnes ne sachant ni lire ni écrire, le nombre de femmes est de 4475440. La part des femmes sans instruction résidant en zone rurale -ce n'est point une information nouvelle mais une vieille réalité- s'affiche avec plus de désespoir encore. Si le taux tombe à 19,7% du total de la population masculine de 6 ans et plus, il augmente au contraire à 34,6% pour celles ne sachant ni lire ni écrire parmi l'ensemble des femmes âgées de 6 ans et plus. L'Algérie, quarante années après son indépendance compte donc encore une femme sur trois totalement privée du bagage le plus élémentaire pour faire face à la vie. La situation de l'instruction apparaît franchement déplorable et inquiétante dès lors que l'on observe les détails géographiques et sociologiques. En effet, les écarts se creusent davantage dès que l'on passe de l'urbain au rural, même si parmi les urbains les femmes (26,8%) accusent un retard important par rapport aux hommes (15,3%). Dans les campagnes, 25,8% des hommes sont analphabètes, soit un peu moins du taux national global, mais les femmes le sont à 45,7%. Il y a encore beaucoup de familles (mères comprises) qui, devant les difficultés à assurer le minimum exigé par la survie, pratiquent la discrimination, préférant la scolarité du garçon, ou pire considèrent l'instruction des filles comme facultative, voire non souhaitable. Ce dernier phénomène explique l'affligeant spectacle, malheureusement fréquent, de petites filles gardant le bétail dans de nombreuses régions du pays. Le taux d'analphabétisme est lié au développement économique ainsi qu'à l'urbanisation. De même que les wilayas ayant les taux les plus élevés comptent également le plus grand nombre de femmes privées de l'instruction, les mauvaises performances s'enchaînent les unes aux autres en s'alimentant les unes des autres pour enfin constituer non seulement un obstacle presque insurmontable devant toute évolution, mais provoquent souvent des régressions aux conséquences redoutables. Ainsi, par exemple, dans des wilayas comme Djelfa la situation est tout simplement dramatique avec un taux global de 43,68% et 51,82% de femmes qui n'ont jamais été à l'école en milieu urbain. En milieu rural, le taux des femmes analphabètes atteint un niveau honteux : 79,09%. Il n'y a pas longtemps les résultats du baccalauréat reflétaient ce niveau d'analphabétisme : Djelfa s'est classée bonne dernière par le nombre de nouveaux bacheliers. En d'autres termes, la faiblesse de l'instruction des femmes a fini par affecter négativement toute la population, à commencer par les garçons. Tamanrasset où le taux global d'analphabétisme atteint 40,30%, une femme sur deux (50,38%) est sans instruction en milieu urbain et il est de 63,41% dans les régions isolées. Nombreuses sont les wilayas où l'analphabétisme des femmes dépasse de très loin la moyenne nationale et de toutes les manières, dans l'ensemble du pays, y compris Alger, c'est la faiblesse de l'instruction des femmes qui tire la tendance vers des taux absolument inacceptables pour un pays indépendant depuis bientôt un demi-siècle. Il y a lieu ensuite de remarquer que l'analphabétisme n'est point le seul problème à prendre en considération. « La déperdition scolaire est relativement plus importante pour les filles, notamment celles qui résident en zone rurale », fait remarquer l'enquête de 2002 sur la santé. L'exclusion scolaire est pourvoyeuse, dans une large proportion, de l'illettrisme. En effet, la démarche suivie dans l'enseignement s'avère être aussi un foyer multiplicateur de ce phénomène qui n'est pas suffisamment cerné. Cependant, vu les niveaux constatés, y compris à l'université où il n'est pas rare de buter sur des étudiants (voire des diplômés) ne maîtrisant pas suffisamment la lecture et encore moins l'écriture, le taux d'illettrisme ne doit pas être négligeable vu les charretées d'élèves évacués des cycles scolaires primaire et moyen. Pour une partie de ces exclus, l'illettrisme équivaut pratiquement à un régression inéluctable et définitive vers l'analphabétisme. Il serait, rappelons-le, tout à fait superflu d'évoquer l'ensemble des problèmes découlant d'un trop fort taux d'analphabétisme sur la qualité de l'enseignement de la santé, du civisme et de tant d'autres aspects de la vie. En fait, tout développement réel n'est tout simplement pas envisageable sans une bonne instruction aussi pour la moitié de la société.

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