La cinquième édition du recensement général de la population et de l'habitat, qui débute à partir d'aujourd'hui, permettra de générer des informations fiables sur l'évolution et les caractéristiques de la population, mais aussi d'actualiser les statistiques dans divers domaines. Au cours de ces dernières semaines, 4 000 formateurs ont assuré les cours destinés à plus de 11 000 contrôleurs et plus de 55 000 agents recenseurs. Ces derniers auront, à partir d'aujourd'hui, à interviewer directement les ménages (porte à porte) pour recueillir à un niveau de détail fin, la croissance démographique, les conditions sociales de la population et les résultats de la politique de développement.«Toutes les conditions matérielles et humaines pour le succès total de cette opération ont été réunies», assure-t-on au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui a dégagé pour sa gestion une enveloppe financière de 2,5 milliards de dinars.Les préparatifs de ce 5e recensement, qui ont débuté depuis septembre 2006, visent à faire connaître le nombre de la population résidente et en recueillir les caractéristiques démographiques et socio-économiques. Le recensement qui se déroule sur l'ensemble du territoire national du 16 au 30 du mois courant, sous l'égide du comité national pour le recensement, le comité technique opérationnel avec le concours des administrations, institutions et collectivités locales, concerne toutes les personnes physiques résidant sur le territoire national à la date de référence, à l'exception des personnes étrangères couvertes par l'immunité diplomatique ou consulaire, toutes les constructions, hormis celles bénéficiant du régime diplomatique ou consulaire, sont concernées par cette opération de recensement.Le recensement de 2008 qui intervient après ceux déjà effectués en 1966, 1977 et 1998, innove pour la première fois par un questionnaire «communautaire» qui s'intéresse aux préoccupations des citoyens sur les actions de développement à mener au niveau des communes. Ce questionnaire communautaire contient trois volets relatifs aux infrastructures (crèches, écoles, centres de formation professionnelle, polycliniques…), les types d'action à développer dans les communes (santé, éducation, infrastructures routières, alimentation en eau potable et assainissement, raccordement au réseau d'électricité et au gaz), le troisième volet du questionnaire est consacré aux jeunes de 15 à 29 ans pour s'exprimer sur leurs besoins et leurs préoccupations (création d'infrastructures, formation professionnelle et emploi). Selon le délégué à la planification auprès du chef du gouvernement, le recensement de la population est la plus lourde et la plus complexe à l'échelle d'un pays. Elle donne une masse considérable d'informations. Ce n'est pas non seulement le nombre d'habitant, mais il y a tout un ensemble de paramètres comme la démographie, tout ce qui concerne la natalité, la mortalité, la fécondité, les caractéristiques socioéconomiques, à savoir tout ce qui peut concerner l'emploi, l'éducation, la formation, l'analphabétisme. Il y a, d'après lui, une masse considérable d'information, à recueillir à l'issue de ce recensement pour préparer les perspectives de développement à moyen et long termes et les plans économiques et sociaux.Concernant la nouveauté introduite dans ce cinquième RGPH il y a le questionnaire en direction des jeunes. «L'idée principale, c'est de saisir en fait les besoins de ces jeunes. Quelles sont leurs préoccupations. Et pour en fait en tenir compte notamment pour améliorer tout de qui concerne les actions de développement local qu'il s'agisse de l'emploi, des infrastructures dont ces jeunes ont besoin en matière sportive et culturelle ou même des moyens et la qualité des transports au niveau de la commune». Le délégué à la planification indique que le recensement permet de mesurer le chemin parcouru dans le cadre du développement.Il annonce, à titre d'exemple, que des projections de la population ont été élaborées, le nombre de ménages par tranche d'âge par wilaya au niveau national jusqu'à 2030. Il souligne également que le recensement permet de voir surtout les insuffisances qu'il s'agit de combler dans la prise en charge les préoccupations et les besoins de la population et aussi de se projeter sur l'activité, la création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie de la population.D'après la même source, pour mieux suivre les mutations de la société, un recensement est désormais programmé tous les cinq ans, le prochain aura lieu en 2012. Les résultats du recensement représentent «des données importantes pour l'Etat, les collectivités locales, les opérateurs économiques et toutes les institutions», a souligné le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, lors de la dernière rencontre préparatoire de ce recensement. Pour le ministre, ces données sont des indicateurs en matière d'analyse et de planification d'actions dans plusieurs domaines. Il permet de rassembler des données sur l'évolution et les caractéristiques de la population et surtout d'actualiser les statistiques et les infrastructures, l'éducation, la santé, l'emploi, l'habitat, etc., et de proposer les besoins de la population à moyen et long termes.La spécificité de ce cinquième recensement réside dans la recherche d'une photographie régulière des territoires qui reflète fidèlement les réalités du pays, facilitant ainsi la mise en œuvre des politiques prospectives. Le recensement établit donc la population légale selon des règles strictes. Le dénombrement est attendu à tous les échelons géographiques. Enfin, le recensement est une source importante de données statistiques à un niveau fin et son actualisation permettra d'approfondir par exemple des questions relatives au logement, à l'emploi, l'habitat, les problèmes de la jeunesse.