Au niveau de la wilaya, la journée de la femme doit être normalement dédiée aux volleyeuses d'El Ghalia qui ont bravé tous les dangers pour donner naissance à une équipe féminine représentative dans la discipline au moment où la région était à feu et à sang. En effet, la formation a vu le jour en 1996 suite à une initiative d'un groupe restreint de dirigeants dévoués à la cause sportive, en particulier le volley-ball féminin. Le président Abdelkader Horr (un artiste du théâtre) a réussi donc l'exploit de monter, en un temps très court, une association capable de relever tous les défis et les obstacles ayant pour nom obscurantisme et mentalité rétrograde. Il commencera par faire venir de jeunes cadettes des « quartiers chauds », tels que Chlef, Sendjas et Chettia, pour les intégrer dans l'équipe seniors qui allait devenir plus tard un digne représentant du volley-ball féminin dans la wilaya et même au niveau national. Elle s'entraînait dans une salle isolée située à la périphérie sud de la ville de Chlef, où le président de l'association, ses frères et amis, assuraient continuellement la garde pendant que les volleyeuses s'adonnaient aux séances d'entraînement. On a même aménagé, sur les lieux, une pièce et une cuisine pour accueillir les nouvelles recrues Ammour Sihem, Khentache Amel et Ferradj Fatima, venues, respectivement, d'Oran, de Béjaïa et de Sétif. Les préjugés défavorables, la conjoncture extrêmement difficile et le peu de moyens dont disposait l'équipe n'ont pas pour autant influé sur la volonté et la détermination du groupe d'aller de l'avant. Au contraire, les protégées du coach Boussaïd n'ont cessé d'évoluer et de s'imposer sur la scène sportive locale et nationale. Les résultats ne se sont pas fait attendre puisque, quelques années après son accession en Superdivision en 2002, El Ghalia allait remporter la finale de la coupe d'Algérie 2005 et obtenir la deuxième place au championnat arabe disputé, il y a quelques mois, à Amman, en Jordanie, et la cinquième place au classement de la coupe d'Afrique disputée en mars 2005 à Nairobi, au Kenya. Au niveau du championnat national, elle occupe la première place de la Superdivision avec un point d'avance sur le MB Béjaïa, un des fiefs traditionnels du volley-ball féminin. « Malgré un environnement hostile et des moyens limités, nous avons pu quand même bâtir une équipe compétitive qui est à la fois un symbole et l'exemple à suivre pour toutes les femmes des différents secteurs », souligne le président du Ghalia, Abdelkader Horr. Cela est, selon lui, le fruit de la volonté et de la détermination d'un groupe de dirigeants et d'athlètes qui ont réussi à casser des tabous et démontrer la véritable place que doit occuper la femme dans la société. La formation a pris une dimension telle qu'elle attire des joueuses d'autres wilayas, telles que Ammour d'Oran, Khentache de Béjaïa et Ferradj de Sétif. Cette dernière nous a confié qu'elle est venue à Chlef pour améliorer son niveau compte tenu des potentialités que recèle El Ghalia. Elle dira que celle-ci possède des athlètes de valeurs, à l'image de Thabet et Oukazi qui ont, selon elle, un niveau international. L'association, qui est actuellement prise en charge par l'APC de Chlef, vient de bénéficier du sponsoring de Capritour de Béjaïa, dont le directeur général, Nourredine Laklak, s'est montré entièrement disposé à l'aider sur les plans matériel et financier.