Djamel Zenati n'a pas mâché ses mots pour fustiger la direction nationale du FFS, qu'il accuse d'avoir tourné le dos aux idéaux du parti «Il faut se réapproprier le FFS et ne pas le laisser à la mafia», a-t-il souligné. Nous voulons construire une alternative démocratique à travers une conférence nationale. Nous sommes toujours dans le FFS pour mener une lutte pacifique pour la démocratie et sans aucune compromission», a déclaré, jeudi dernier, Mustapha Bouhadef lors de son intervention au meeting des contestataires du Front des forces socialistes (FFS) qui s'est tenu sur la place de l'ancienne mairie, à Tizi Ouzou.Durant la même rencontre, Samir Bouakouir, candidat malheureux du vieux parti de l'opposition lors des législatives du 10 mai dernier dans l'émigration, dira : «Nous voulons aussi réhabiliter l'activité politique qui a été envahie par l'argent». Il citera, à titre d'exemple, les candidats aux dernières élections législatives qui ont «acheté» des places sur des listes de partis à coups de milliards. «Notre objectif, à travers ces rencontres, est d'appeler tous les militants de la démocratie à se rassembler et s'unir contre le système qui a détruit le pays. Ça suffit les divisions», a-t-il martelé devant une foule composée de centaines de personnes. M. Bouakouir poursuit : «J'ai défendu une participation tactique aux législatives mais quand j'ai vu que le FFS est sorti de sa ligne originelle, j'ai dit que les choses ne peuvent aller de cette manière.» Et de préciser que les initiateurs du meeting ont invité l'actuel premier secrétaire national du FFS à cette rencontre. «Nous sommes contre l'exclusion. Nous sommes pour le dialogue et l'ouverture du débat sur la situation que traverse notre parti», a-t-il laissé entendre. Djamel Zenati, cadre du parti et ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed lors de l'élection présidentielle de 1999, a souligné, de son côté, que «la situation du pays est toujours déplorable cinquante ans après l'indépendance. Rien n'a changé. Le tableau est toujours noir». Et pour étayer ses propos, il ajoute : «C'est le même système qui mène une politique de massacres collectifs, de détournements d'argent, de kidnappings et de disparitions forcées. Les syndromes sont restés les mêmes. Toutes les décisions prises par le système sont dictées de l'extérieur. Aujourd'hui, le citoyen assiste au chantage des nouveaux riches qui ont financé la campagne du FLN. Vous voyez ce qui se passe ces derniers jours dans notre pays. Les gardes communaux sont matés par le système, alors que ceux qui égorgent des enfants sont descendus des maquis avec des sacs d'argent et totalement protégés», a-t-il déclaré. Djamel Zenati n'a pas mâché ses mots pour fustiger la direction nationale du FFS qu'il accuse d'avoir tourné le dos au idéaux du parti. «L'appareil du FFS est venu au secours de l'Etat policier qui prépare un Etat intégriste. Il veut devenir la photocopie du système. Moi, je ne peux pas trahir la mémoire de Mecili. Je ne peux pas travailler avec ceux qui ont assassiné Matoub et Rabah Aïssat. Il faut se réapproprier le FFS et ne pas le laisser à la mafia», a-t-il dit. Les autres intervenants ont plaidé, eux aussi, pour une alternative démocratique. «Notre objectif est de rassembler toute l'énergie, car nous avons vu qu'il y a un grand danger dans la maison FFS. Le parti allait se vendre. C'est pour cela que nous avons réagi pour éviter la compromission», a relevé Ali Karboua. Dans le même contexte, Djoudi Mammeri a enchaîné : «Il faut une alternative. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que nous entreprenons ces rencontres».Par ailleurs, notons que le meeting de jeudi dernier a été animé en présence de quelques anciens militants FFS de 1963 et en l'absence de Karim Tabbou, ancien secrétaire national et actuel député de la formation de Aït Ahmed.