Quinze personnes, dont des mineurs, ont été arrêtées par les agents des forces antiémeute lors de leur intervention contre les émeutiers du rond-point de la route du Sahara, a-t-on appris, hier, de sources concordantes. Les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République dans l'après-midi d'hier. Accusées de «destruction de biens publics et d'atteinte à des agents de l'ordre public dans l'exercice de leurs fonctions», ces personnes avaient pris part aux émeutes provoquées suite à des coupures de l'électricité, survenues à Biskra, samedi dernier, où des centaines de jeunes en furie avaient paralysé une partie de la ville. La nuit de samedi à dimanche restera gravée dans la mémoire des riverains. En effet, dans un climat surchauffé, les manifestants, refusant de libérer l'espace public, déterminés à en découdre avec les policiers, avaient lancé des pierres et des cocktails Molotov contre ceux-ci, lesquels ont utilisé des bombes de gaz lacrymogène. Les échauffourées ont duré jusqu'à une heure tardive de la nuit. En lançant un cocktail Molotov, un adolescent d'une quinzaine d'années a été grièvement brûlé au dos. Plusieurs policiers ont été blessés. Hier matin, sur le lieu des affrontements, on pouvait constater de arbres arrachés, des équipements urbains vandalisés, des panneaux de signalisation détruits et des traces de feu. Située à 50 km au nord de Biskra, la commune d'El Kantara a vécu des événements similaires. Des centaines d'habitants, pour la plupart des jeunes, avaient investi, eux aussi, les rues pour dénoncer les perturbations dans l'alimentation en courant électrique. De 17h à 3h du matin, ils avaient bloqué la circulation routière sur le tronçon de la RN3 traversant les gorges d'El Kantara, passage unique entre le nord et le sud du pays, en érigeant des barricades enflammées sur la voie ferrée pour empêcher le train Constantine-Biskra de poursuivre son trajet. Selon des sources dignes de foi, les manifestants avaient pris d'assaut le siège de la daïra et mis le feu au bureau de poste. Là aussi, d'âpres affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre ont été signalés, affirment nos sources. Aussi bien à Biskra qu'à El Kantara, les forces antiémeute n'ont réussi à rétablir l'ordre public qu'après des heures d'affrontements.
