Les collégiens et les lycéens de la commune d'Idjeur dans la daïra de Bouzeguène poursuivent une scolarité des plus ardues et des plus onéreuses en raison de l'éloignement des villages des établissements d'accueil. Des parents d'élèves de la commune d'Idjeur regrettent le temps où leur progéniture était scolarisée en internat à Bouzeguène ou à Azazga. Ils ne se souciaient alors guère du cursus de leurs enfants et de leur sécurité. Depuis la fin des années 1980, Idjeur a bénéficié d'un CEM. Construit à Iguersafène, chef-lieu de la commune, le CEM est à plus de dix kilomètres du village de Merhagga et à la même distance d'Aït Aïcha. Les villages les plus proches, Tifrit Nath Ou Malek, Ighil Boukiassa, Ighraïne et Bouaouane sont à plus d'une heure de marche du collège. Une partie des élèves se lève tôt le matin pour rallier à pied l'établissement scolaire, alors que l'autre, plus particulièrement les filles, est contrainte de s'abonner au fourgon de transport qui exige un minimum de 1000 DA par mois. En hiver, le calvaire atteint son apogée avec les fréquentes chutes de pluie et de neige. Les professeurs ne manquent pas de remarquer la détérioration fréquente du matériel scolaire des élèves (livres et cahiers, mouillés par les eaux de pluie). Les ennuis des enfants ne s'arrêtent pas là puisque le CEM d'Idjeur est depuis l'année 2000 en proie à une instabilité chronique de l'encadrement. Plusieurs directeurs et des stagiaires se succèdent depuis six années et repartent sans avoir terminé l'année. Le CEM d'Idjeur est le plus grand établissement en matière d'effectif, de la daïra de Bouzeguène, avec ses 22 divisions pédagogiques surchargées. L'on compte plus de 45 élèves dans les classes de 9e AF. Plusieurs élèves exclus des autres établissements sont récupérés dans ce CEM pour une énième chance de succès. L'action est certainement à encourager mais cela ne manque pas d'influer chaque fin d'année sur les résultats du BEF, qui se sont révélés très modestes. C'est le même problème que rencontrent les lycéens d'Idjeur scolarisés au technicum des frères Hanouti et au lycée colonel Mohand Oulhadj de Bouzguène. Les élèves font 40 km en aller-retour chaque jours.