Plusieurs régions à vocation agricole et industrielle souffrent d'un déficit important an matière d'alimentation en énergie électrique. «Dans trois ans, la wilaya de Biskra aura sa propre centrale électrique qui la prémunira contre les perturbations touchant le réseau de distribution de l'électricité pour au moins 20 ans», a annoncé récemment à la presse Hamid Louzi, directeur de la société de distribution de Biskra. Elle aura une capacité de production de 1 200 mégawatts et sera implantée soit dans la commune d'Oumache ou de Loutaya. En attendant sa mise en service, le groupe Sonelgaz a prévu d'investir plus de 630 millions de dinars en 2012 pour améliorer la qualité des services et satisfaire la demande qui est en fulgurante augmentation dans la wilaya, laquelle, selon l'orateur «pâtit d'une flagrante dichotomie entre son niveau de développement urbain, agricole et industriel (tributaires de la disponibilité de cette énergie) et le ralentissement, voire l'absence, depuis des années, d'investissements lourds dans le secteur de la production et de la distribution du courant électrique». Evoquant les causes des émeutes, d'une rare violence, ayant éclaté la semaine dernière dans plusieurs villes de la wilaya dont le chef-lieu, notre interlocuteur a estimé que ces réactions aux chutes de tension et aux délestages «au demeurant nécessaires afin d'éviter un black-out de tout le système», sont démesurées et parfois fomentées pour couvrir les défaillances d'autres secteurs. Pour lui, la SDC Biskra est un bouc émissaire sur lequel les citoyens déversent une colère suscitée par autre chose que les coupures de courant. Reconnaissant néanmoins que les perturbations enregistrées sont la conséquence de la conjonction de plusieurs facteurs défavorables tels que la vétusté du réseau de distribution, qui bénéficie actuellement d'une vaste opération de réhabilitation, et le climat estival marqué par des hausses subites du mercure incitant les ménages à s'équiper en appareils de climatisation. Il dira : «En juin, Biskra à atteint un pic de consommation nationale de 184 gigawatts, soit une augmentation de 44 % par rapport à juin 2011, alors que nos estimations ne dépassaient pas les 12 % de croissance de la demande. Des wilayas comme Blida ou Tizi Ouzou ont consommé moins que Biskra, où la température a dépassé les 50°C durant plusieurs jours.» Au sujet des contraintes entravant l'application des programmes de la SDC Biskra, Hamid Louzi a cité les lourdeurs procédurales contenues dans le code des marchés, le manque d'entreprises qualifiées pour réaliser de grands projets et la difficulté à trouver des assiettes foncières pour y ériger des transformateurs maçonnés.