Trois années sont passées depuis qu'un groupe d'Al Qaîda a fait exploser le World Trade Center, provoquant un réveil tardif du monde sur la menace intégriste et le fascisme vert qui avaient fait des milliers de morts durant toute une décennie en Algérie. Si politiquement ce réveil de la communauté internationale a eu des retombées positives sur notre pays, militairement l'aide et la coopération pour éradiquer à tout jamais ce fléau piétinent encore. Trois ans après le 11 septembre 2001, c'est à peine si quelques pays ont accepté de vendre de l'armement à l'Armée algérienne pour sa lutte contre le terrorisme et de rompre ainsi l'embargo dont elle est victime depuis le 11 janvier 1992, date de l'arrêt du processus électoral. Les moyens de la lutte Un embargo militaire qui reste effectif à ce jour dans la mesure où les pays qui ont accepté d'aider l'Algérie à acquérir les moyens militaires à même de combattre le terrorisme ont précisé officiellement que cette offre sera étudiée au cas par cas. Des sources militaires ont maintes fois reconnu que le terrorisme aurait été depuis longtemps laminé si les forces de sécurité possédaient les équipements nécessaires pour venir à bout de ce fléau. Des sources judiciaires reconnaissent, elles aussi, que depuis le 11 septembre 2001, aucun des terroristes algériens installés à l'étranger n'a été livré aux autorités algériennes. Seuls quelques militants islamistes, n'ayant parfois aucun lien avec les groupes islamistes armés, ont été expulsés vers l'Algérie, parce que devenus encombrants dans le pays d'accueil. Pourtant, c'est en grande partie grâce aux renseignements fournis par les services algériens que de nombreuses filières des GIA et GSPC liés à Al Qaîda, installés en Europe et même aux Etats-Unis et au Canada, ont été démantelées. Sous prétexte de l'existence de la peine de mort (non appliquée depuis 1994) ou encore de l'absence de conventions judiciaires bilatérales avec les pays concernés, des terroristes du GIA, reconvertis au GSPC, continuent de circuler librement dans les capitales occidentales. Il y a deux années, le parquet d'Alger avait, rappelons-le, lancé un mandat d'arrêt international contre un important personnage du GSPC installé en Allemagne et qui diffusait les messages de cette organisation terroriste via internet. Aucune réponse n'a été donnée par les autorités allemandes qui ont préféré mettre le terroriste sous surveillance. Plusieurs membres d'une cellule du GSPC avaient été signalés par les services de sécurité algériens à leurs homologues espagnols. Ces derniers se sont contentés d'observer jusqu'au jour où la menace s'est faite ressentir sur le territoire ibérique. Il est clair que les attentats du 11 septembre 2001 ont permis de classer le GSPC (parce que lié à Al Qaîda) sur une liste d'organisations terroristes internationales afin qu'il soit combattu partout où il est signalé, sauf en Algérie. Une aberration qui permet d'affirmer que loin de toute attente, l'Algérie continue de lutter presque seule à une exception près contre un fléau qui ne connaît pas de frontières.