L'Institut islamique de Teleghma a abrité la deuxième partie du colloque sur le développement rural de la bande sud de la wilaya qui comprend 9 communes, en continuation des assises qui se sont déroulées à Ferdjioua autour du même thème concernant les 23 communes du Nord. Au-delà du caractère inédit du rendez-vous (la première initiative du genre dans la wilaya de Mila) et les débats aussi variés qu'intéressants qui ont marqué cette rencontre, le fait saillant de la conférence aura été sans conteste l'intervention remarquée, à la limite musclée, du wali qui, dans un franc-parler limpide et des mises en garde « directes », fera un long réquisitoire aux « ennemis jurés » de la société, les prédateurs du foncier, en l'occurrence. Et de citer le cas ahurissant et atypique de la zone d'activités (ZAC) de Teleghma, démembrée et morcelée il n'y a pas longtemps par de pseudo-investisseurs et leurs relais tapis dans les institutions de l'Etat et parmi les élus du peuple. Le diktat de certains lobbies instituant une véritable situation de monopole et de bradage s'agissant de l'adjudication des marchés publics, pour ne parler que du marché de gros de Chelghoum Laïd et le marché hebdomadaire de Tadjenanet, est révélateur en ce sens. Des exemples de cette même veine, il en existe à profusion, dira le chef de l'exécutif de wilaya qui éventera entre autres de nombreuses déviances en la matière. Telles les dizaines de parcelles censées recevoir des projets d'investissement, mais détournées à des fins mercantiles, car transformées le plus souvent en petites fabriques de parpaings lorsqu'elles ne sont pas destinées à l'implantation de villas cossues, de boulangeries ou de hammams. Sur un ton des plus tranchés et dans un silence de cathédrale, le wali, prenant à témoins les représentants de la presse accréditée de la wilaya, lâchera ensuite carrément la bride à sa colère en faisant la promesse devant les présents que tous les auteurs des détournements paieront pour leurs méfaits. Les avertissements du genre « la récréation est terminée », « le rouleau-compresseur est mis en marche », ou encore « je frapperai d'une main de fer », dénotent que l'assainissement du sulfureux dossier du foncier est bien parti cette fois-ci et que le compte à rebours des responsables « not clean » a commencé. « Tant que je suis à la tête de cette wilaya, je promets qu'aucun mètre carré des terrains urbanisables ne sera dorénavant concédé dans le cadre de l'habitat individuel. La quête du développement effectif et durable, c'est aussi l'impératif de révolutionner les mentalités et d'expurger la société de ce trop-plein de dérives foncières et l'utilisation frauduleuse des biens de l'Etat », dira le premier magistrat de la wilaya, avant de conclure que le pari de faire de Mila une wilaya verte et radieuse est jouable, pour peu que toutes les synergies constructives s'engagent derrière cet idéal.