C'est au cinéma bruyant du chef-lieu de wilaya de Tipaza, que les courageux comédiens du Théâtre régional de Batna ont présenté pour la 4e fois leur pièce intitulée L'Empereur. Les deux comédiennes et les quatre comédiens avaient du mal à se produire devant une nuée de bambins qui sont venus se défouler et qui étaient accompagnés par leur mère désintéressée. Tipaza constitue la 3e étape d'une tournée à travers 10 wilayas. Il s'agit d'un scénario qui dévoile l'égoïsme d'un dictateur aveuglé par le pouvoir, qui ignorait les problèmes de « son peuple ». Au moment où L'Empereur (Chiba Ahcen), sur sa chaise roulante s'adonnait à l'alcool, aux femmes et au gaspillage, en se fichant des malheurs de son peuple, sa femme (Larini Nadia) se consacrait aux missions de charité et de bonnes œuvres aux côtés des populations affaiblies par les multiples crises sociales. La contestation prend de l'ampleur et gagne du terrain, car toutes les catégories de la société sont persécutées par la misère et les maladies. Chaque chose a sa fin. L'Empereur fut renversé, tandis que son homme de main (Zerara Kamel) ne se gênait pas de jouer le mauvais rôle pour se rendre du côté du nouvel empereur (Hani Mahfoud). L'impératrice (Larini Nadia) s'était montrée fidèle en dépit des enjeux. Elle avait préféré ne pas s'aventurer, pour ne pas tomber dans les folies éphémères du pouvoir répressif envers le peuple. Les lumières, les décors, la musique, la narratrice, le narrateur et les costumes adaptés aux contexte ont créé une animation captivante pour cette pièce intéressante. Bien entendu, le réalisateur Chouki Bouzid était déprimé durant et après la présentation de son produit culturel, en raison de cette ambiance de « souk » qui s'était tissée autour du spectacle. Le théâtre n'est pas la tasse de thé de Tipaza.