Entre 2001 et 2011, les réserves de gaz naturel aux USA ont augmenté de 65%, atteignant environ 8400 milliards de mètres cubes .La part des USA dans la production mondiale de gaz naturel est de 20%. Etats-Unis De notre envoyé spécial Avec une production de 651,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel durant l'année 2011, les Etats-Unis ont consolidé leur place de premier producteur mondial devant la Fédération de Russie qui a totalisé un volume de 607 milliards de mètres cubes pour la même période. En fait, les USA ont détrôné la Russie en 2009 pour la première place en matière de production de gaz naturel. Avec ce niveau de production, la part des USA représente 20% de la production mondiale après avoir connu une croissance de 7,7% en 2011, et depuis 2001, cette production a connu une augmentation de 100 milliards de mètres cubes. Ce développement prodigieux, on le sait, on le doit à la mise en valeur des shale gas ou gaz de schiste et à l'utilisation des technologies de la fracturation hydraulique et du forage horizontal. La percée américaine a bouleversé le marché mondial du gaz naturel et sur le marché américain, le prix du MBTU (Million British Thermal Unit), qui avait dépassé les 14 dollars en 2008, a chuté progressivement pour se situer entre 2,5 et 3 dollars ces dernières semaines. C'est en janvier 2012 que le prix est descendu en dessous des 3 dollars, un niveau qu'il n'avait pas connu depuis 10 ans, lorsque les prix du pétrole se situaient autour des 20 dollars le baril. Devant ce bouleversement qu'ils ont provoqué et qui leur permet de ne plus dépendre des importations de gaz naturel liquéfié, les Américains restent modestes, même s'ils sont passés du statut d'importateur de gaz naturel à celui d'exportateur en quelques années grâce à l'innovation technologique, mais ils ne s'empêchent pas de faire de «l'humour politique». «On remercie l'OPEP d'avoir porté le prix du baril à 150 dollars», fait remarquer un fonctionnaire du département d'Etat lors d'un débat sur la politique énergétique de l'Administration Obama. Il est vrai que l'augmentation des prix du pétrole depuis le début de la décennie 2000 a favorisé celle des prix du gaz naturel, et ces derniers ont créé des opportunités importantes dans plusieurs régions des Etats-Unis qui ont donné lieu à ce qu'on a appelé la ruée sur les gaz de schiste. Quand les USA remercient l'Opep Sur un autre plan, l'augmentation de la production du gaz naturel est en train de faire reculer considérablement l'utilisation des produits pétroliers surtout dans le secteur de la production de l'électricité. Le gaz naturel concurrence aussi le charbon, et plusieurs projets basés sur le charbon ont été transformés pour être dédiés au gaz naturel. En fait, une révolution silencieuse est en train d'être menée aux USA, puisque le gaz naturel, considéré comme une énergie propre, va favoriser la baisse des émissions de CO2. Une jeune fonctionnaire du département d'Etat nous explique que, depuis l'arrivée du président Obama, le concept d'une économie propre est en train d'être concrétisé, et ce sont 90 milliards de dollars qui ont été investis à ce sujet. De plus, poursuit-elle, la réduction des importations de pétrole va faire diminuer les émissions de dioxyde de carbone. A ce propos, l'Administration américaine se fixe comme objectif de faire baisser d'un tiers les importations de pétrole d'ici 2025. Mais comment réagit la société américaine face aux enjeux environnementaux en relation avec ceux de la sécurité d'approvisionnement énergétique ? «Depuis trois ans, on a constaté que l'opinion a commencé à changer, et les problèmes environnementaux et ceux des émissions de dioxyde de carbone intéressent de plus en plus les citoyens américains», nous a-t-elle indiqué. L'utilisation des panneaux solaires chez les particuliers commence à s'élargir, et on voit de plus en plus dans les villes américaines des niches pour charger les batteries des véhicules électriques ou hybrides. Dans les différentes rencontres que nous avons eues, nous constaterons que le développement des énergies renouvelables comme l'énergie solaire ou éolienne, ou la géothermie et la biomasse sont devenus des sujets d'intérêt. Plusieurs Etats ont fixé des quotas pour les énergies renouvelables, à l'image de l'Etat leader qu'est la Californie qui s'est fixé comme projet de porter à plus de 20% d'ici 2020, la part des énergies renouvelables dans sa production d'électricité. Un autre chiffre plus ambitieux a été aussi avancé et la part serait de 33%. Dans les universités, les centres de recherche dédiés à l'énergie élargissent leur activité aux renouvelables et surtout le solaire vu l'importance de l'ensoleillement sur l'ensemble du territoire des Etats-Unis et son entendue qui permet de réaliser de grandes centrales solaires pour produire de l'énergie. Sur le plan politique, l'administration actuelle laisse l'initiative aux Etats fédéraux d'arrêter des objectifs, mais les projets reçoivent le soutien, y compris financier, du gouvernement. Même les centres de recherche universitaire reçoivent grâce à cette politique des budgets de soutien à des projets identifiés. Au niveau extérieur et dans les représentations diplomatiques, il existe maintenant un fonctionnaire responsable de l'énergie et du climat, il est le prolongement du Bureau des ressources énergétiques créé récemment par la nouvelle administration et dirigé par Robert Ichord qui a la fonction de Deputy Assistant Secretary. L'Administration américaine dispose toujours d'une diplomatie de l'énergie, et elle l'a élargie au climat pour être plus présente dans les débats internationaux. Un choix surtout dû à l'équipe démocrate.