À la ville d'Oran, comme dans la plupart des grandes agglomérations, il n'y a pratiquement pas un coin, une ruelle ou une placette où vous pouvez garer votre voiture gratuitement. Un phénomène devenu de plus en plus agaçant pour les automobilistes qui se voient dépenser une moyenne de 100 à 150 dinars quotidiennement. En effet, à chaque course qui les obligent à quitter la voiture, ne serait-ce que pour quelques minutes, ils doivent céder 20 ou 30 dinars au bonhomme au gilet fluorescent qui surgit de nulle part pour dire qu'il était en train de garder la voiture. Ces fameux «gardiens de parking» pullulent dans presque tous les endroits où les véhicules peuvent stationner, au vu et au su des autorités locales et des services de sécurité qui n'osent plus les déranger pour les sanctionner ou seulement leur faire savoir qu'il s'agit là d'une activité illégale et punie par la loi. Pire encore, ce sont ces gardiens de voitures qui se donnent raison en affichant des cartes professionnelles falsifiées, à chaque fois qu'un «mauvais payeur» ose réclamer, en affirmant qu'ils sont dûment autorisés par l'APC pour pratiquer cette activité. En ce mois de Ramadhan, les prix de parkings n'ont pas échappé à la fièvre de la flambée des prix. Prenons l'exemple du parc d'attraction d'El Hamri. Si vous prenez une place de parking à l'entrée principale, vous payez 50 dinars contre un ticket de parking, et si vous vous garez près de l'autre porte, à proximité du stade municipal, vous payerez 100 dinars «et sans discuter», sans obtenir le ticket de bonne foi. Et sur les parkings des plages, c'est pire encore : dès que s'arrête le moteur du véhicule, vous trouvez un bonhomme au-dessus de votre tête réclamant 200 dinars. Parfois les automobilistes daignent payer ce fameux «droit de stationnement» en se disant que ce gardien de parking va faire son travail et veiller à ce qu'aucun malandrin ne vienne. Mais vu l'anarchie, le racket et l'abus de pouvoir qui règnent dans ces lieux, ils se demandent bien si ce n'est pas un «vol déguisé» que ces gardiens de parking sont en train de commettre sous les regards insensibles des pouvoirs publics.