Le cancer colorectal est en nette progression en Algérie. Quatre mille nouveaux cas sont enregistrés chaque année et le taux de mortalité touche entre 40 à 50% de personnes atteintes. Ils sont 2500 hommes et 1500 femmes. C'est ce qu'ont déclaré les spécialistes cancérologues algériens, hier, lors de la journée d'oncologie médicale organisée par le Laboratoire Pfizer à l'hôtel El Aurassi. La situation épidémiologique des cancers digestifs dans la région de l'ouest du pays illustre bien ce problème de santé à l'échelle mondiale, selon l'étude présentée par Dr Larbaoui et Pr Djellali du CHU d'Oran. Une étude qui a présenté les cancers colorectaux, gastriques et des voies biliaires, sur un échantillon de malades pris en charge au niveau du service. D'après l'orateur, le cancer colorectal vient en troisième position, respectivement chez l'homme après ceux du poumon et de la vessie, et chez la femme après ceux du sein et du col de l'utérus. Il touche les personnes relativement jeunes et l'âge minimum est de 55 ans. Pour le cancer des voies biliaires, Dr Larbaoui a précisé qu'il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Après avoir communiqué les données actuelles concernant cette maladie, les intervenants ont abordé les traitements thérapeutiques qui, aujourd'hui, selon eux, sont d'une grande efficacité. « Ils permettent un meilleur cadre de vie et une prolongation de survie », ont-il souligné. Pr Bouzid, chef de service d'oncologie au Centre Pierre et Marie Curie, a présenté l'expérience de son service dans la prise en charge thérapeutique du carcinome gastrique avec le produit l'irinotécan associé à la chimiothérapie classique. Sur 1185 patients, dont 99 hommes et 86 femmes pris en charge entre 2000 et 2006, 189 ont été traités, 159 étaient métastasés et 25 ont été opérés. Pour le chef de service d'oncologie, le traitement chirurgical permet aussi la guérison à un malade sur deux avec une chimiothérapie adjuvante. Le coût global des cures est estimé à 600 000 DA. Dr Boudjella est, quant à lui, revenu sur les cancers colorectaux métastatiques pris en charge dans le service d'oncologie de l'EHS de Blida. D'après lui, l'utilisation des nouvelles molécules améliore la durée de survie globale qui varie entre 5 à 25 mois. Le Pr Eric Van Custem de Belgique a mis l'accent sur les six drogues qui constituent le traitement de la chimiothérapie. Selon lui, la combinaison d'anticorps monoclonaux et l'irinotécan améliore considérablement la survie allant de 18 à 20 mois. « Avec ces nouvelles molécules, l'activité de la chimiothérapie est plus élevée », a-t-il signalé. Interrogé sur les principaux facteurs de risques du cancer colorectal, Pr Eric Van a précisé qu'il y a deux groupes de facteurs. L'hérédité représente 20% des causes et la nutrition en est l'autre facteur essentiel. Une alimentation pauvre en fibres, en vitamines et en calcium et riche en graisse favorise l'apparition d'un cancer colorectal. L'obésité est aussi un des facteurs de risque. Le nombre de nouveaux cas de cancer colorectal dans le monde, a-t-il ajouté, est de un million de cas par an et le taux de mortalité avoisine les 40 à 50%.