Un collectif citoyen de solidarité avec les réfugiés syriens vient de voir le jour à Oran. Cette nouvelle organisation a tenu, dans la soirée de dimanche dernier, une réunion afin de lancer un plan d'aide humanitaire à ces réfugiés. Ces citoyens, réunis autour d'une table ronde, Syriens et Oranais confondus, se sont entendus sur le fait que l'aide en question sera confiée au Croissant-Rouge algérien. Cette décision évitera, selon ce collectif, de multiplier les centres d'aide et de se concentrer sur un seul acteur, ce qui facilitera la gestion et la communication. «Le Croissant-Rouge doit rester la voix officielle qui s'occupera de procurer les soutiens aux ressortissants syriens en difficulté», souligne Fatma Boufnik, l'initiatrice de ce collectif. Ce dernier, qui se veut une passerelle entre les réfugiés et les centres d'aide, élargit encore plus son rôle, en organisant des soirées-débats pour se tenir informé de la situation syrienne et se mettre en contact avec les réfugiés d'Oran, mettre en place des statistiques et tenter de répondre à leurs besoins.La prochaine étape sera celle de prendre contact avec les Syriens exilés. Les recherches qui ont été organisées à cet effet vont être axées sur les petits hôtels, les restaurants syriens qui offrent le repas à ces exilés, le Croissant-Rouge qui nourrit chaque soir cinq Syriens ainsi qu'au niveau de M'dina J'dida et autres lieux populaires. Les membres du collectif pourront ultérieurement évaluer la situation et mettre en place de réelles statistiques pour ne plus se baser sur des chiffres hasardeux, et pouvoir par la suite schématiser, au vu des besoins, l'aide nécessaire. Autour de cette table ronde règne une détermination de fer et un grand altruisme. «Ces réfugiés ont besoin de travailler», affirme M. Dalati, ancien directeur de la culture d'origine syrienne. «Le droit au travail ! En voilà un problème», soulève pour sa part un militant du collectif. Effectivement, les Syriens en exil n'ont pas le droit de travailler, du moins pas dans la légalité, et il n'est évidemment pas souhaité de faire travailler les Syriens sans qu'ils bénéficient d'une assurance ou qu'ils soient exploités à la tâche, comme l'est souvent le travail au noir. Ce qui engendrera une autre mission, celle d'obtenir à ces ressortissants un statut de réfugiés politiques avec un permis de travail temporaire. Le collectif a notamment entrepris de lancer un appel aux personnes se proposant d'abriter des ressortissants, mais tant que le nombre de Syriens reste confus, le collectif de citoyens ne peut se prononcer quant au degré de suffisance de ces familles d'accueil. Autre initiative encourageante qui a jalonné de cette rencontre, c'est celle de faire revivre l'association Le Pont de la fraternité algéro-syrienne, dont quelques-uns de ses anciens membres étaient présents autour de cette table. Le collectif a mis en place un groupe sur le réseau social facebook : «Collectif de soutien aux réfugiés syriens d'Oran», où ils mettront en ligne le compte rendu de chaque réunion et mentionneront les dates des prochaines rencontres. Ce collectif citoyen se veut être indépendant des associations et se base sur le fait que les personnes qui y participent ne sont en aucun cas obligées de s'engager. Pour l'hébergement, ce collectif appelle les autorités locales, en particulier la DJS, à mettre à la disposition des réfugiés les auberges de jeunesse qui se trouvent en ce moment à la côte Mirauchaux, à Gambetta sur l'avenue d'Arcol et à Belgaïd.