Oran, la deuxième ville du pays, a accueilli, ces derniers jours, un nombre indéterminé de réfugiés syriens fuyant les combats dans leur pays. Leur situation est souvent dramatique. Ils sont pour la plupart sans toit ni argent. L'administration locale n'a prévu aucune structure pour les accueillir.Devant cette situation de carence qui contraste avec l'immense détresse de ces ressortissants syriens, un collectif de citoyens oranais compte créer une cellule d'accueil de ces réfugiés. C'est ce qu'a indiqué, hier, Messaoud Babadji, qui fait partie de ce collectif citoyen au même titre que d'autres militants de diverses associations d'Oran. Ce combat est aussi partagé par Fatma Boufnik, sociologue et militante d'une association de défense des droits des femmes. Ce collectif citoyen a été interpellé par la situation dramatique que vivent les Syriens venus trouver refuge à Oran. Certains se rabattent sur les mosquées pour espérer avoir une aide alimentaire, à défaut d'un toit. Les plus chanceux d'entre eux ont une famille d'accueil installée à Oran. Oran compte, en effet, une petite communauté syrienne constituée, pour l'essentiel, de restaurateurs. D'autres, en revanche, n'ont que la rue pour les accueillir. «Nous recevons chaque soir cinq réfugiés syriens auxquels nous offrons un repas chaud dans le restaurant de solidarité ouvert durant ce mois de Ramadhan. Ces réfugiés sont au bord de la détresse», affirme maître Ben Moussa, président de la section locale du Croissant-Rouge algérien (CRA). Il faut dire que beaucoup de militants d'ONG déplorent l'absence de loi consacrant le droit d'asile en Algérie. Pourtant, comme le souligne Abderrahmane Arar, responsable du réseau Nada qui milite pour la protection de l'enfance, «l'Algérie a bel et bien ratifié une convention relative au statut des réfugiés, promulguée à Genève en 1951». L'Algérie a aussi ratifié le protocole de 1967, à New York, relatif au statut des réfugiés.