Les cours du pétrole se sont maintenus au-dessus de la barre des 60 dollars durant la semaine qui vient de s'écouler. Une semaine marquée par la publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie qui a revu à la baisse la croissance de la demande mondiale de pétrole pour l'année 2006. Selon le rapport de l'Agence, la demande augmentera de 1,8 % contre 2,1 % précédemment. L'augmentation de la demande devrait atteindre 1,49 millions de barils par jour en 2006 contre 1,78 million de barils par jour qui est l'estimation donnée le mois passé. Selon l'Agence la révision de la demande s'explique par un recul de la demande en Asie du Sud-Est, une baisse due à la hausse des prix. Le rapport mensuel de l'Opep publié vendredi passé fait état d'une augmentation de la demande à peu près équivalente, 1,57 million de barils par jour, soit 1,8 % (84,5 mbj). Par rapport aux estimations publiées au mois de février, l'augmentation de la demande est en recul de 0,09 % soit 84,5 millions de barils par jour contre 84,64 mbj. Ce léger recul de la demande, l'Organisation l'impute notamment à la stabilisation de la demande aux Etats-Unis et à des prévisions pessimistes concernant la croissance dans certains pays d'Asie. Le rapport a estimé les importations de pétrole brut de la Chine à plus de 3 millions de barils par jour soit une progression de 0,7 mbj ou 28 %. Selon ce rapport la production de l'Organisation pour le même mois a été de 29,7 mbj en hausse de 160 000 barils par jour. Après avoir observé un léger repli juste après la réunion du 8 mars de l'Opep et la publication des chiffres des stocks américains, les prix ont repris leur hausse pour se situer nettement au-dessus de la barre des 60 dollars le baril aussi bien à New York qu'à Londres. La semaine passée, les stocks de pétrole brut ont poursuivi leur hausse.Ce qui a fait perdre au baril de brut environ un dollar le même jour. Les stocks de pétrole brut ont augmenté de 4,8 millions de barils la semaine dernière pour se hisser à 339,9 millions de barils selon le rapport du département américain de l'Energie publié mercredi passé. Ils sont à leur plus haut niveau depuis près de sept ans. Un prix autour de 60 dollars parait être le bon niveau a estimé le président en exercice de l'Opep, le ministre du Pétrole nigérian Edmund Daukoru. Même s'il fait des va-et-vient autour de 60 dollars, cela nous convient a-t-il indiqué. De son côté le Directeur de la recherche à l'Opep Adnan Shihab-Eldin a estimé que " les prix vont probablement se maintenir pour l'instant autour de 50-60 dollars, plutôt près des 60 dollars le baril". Intervenant à Moscou lors de la réunion du G8 consacrée à l'énergie, le responsable de l'Opep a indiqué : " Je ne pense pas que les prix vont continuer à grimper " et que " si cette tendance se confirme dans la durée, cela signifie que nous commençons une période de stabilisation " a-t-il ajouté. Lors de cette réunion du G8, le représentant de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole a exposé la politique de l'Opep " qui veut utiliser sa capacité excédentaire de pétrole et accélérer ses investissements dans l'amont pour produire davantage de brut afin de répondre à moyen terme à la demande croissante d'énergie, notamment d'Asie ". Pour le Directeur de la recherche à l'Opep, la politique de l'Organisation et ses récentes décisions vont dans le sens d'un approvisionnement suffisant du marché. Toutefois a-t-il soutenu, la sécurité énergétique n'est pas seulement du domaine des pays producteurs d'hydrocarbures mais aussi des pays consommateurs, qui ont une responsabilité dans les investissements et la demande d'énergie. Le débat sur la sécurité énergétique est en train de prendre une dimension planétaire tant les problèmes sont complexes et les acteurs nombreux. Mais une chose est sûre, l'Opep n'est plus montrée du doigt comme avant et on lui reconnaît publiquement un rôle de régulation. Au niveau du marché les problèmes géopolitiques continuent d'influer sur les prix. Les troubles au Nigeria et la vaste opération menée par l'armée américaine jeudi au nord de Baghdad et le différend sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux maintiennent une pression sur les prix. En une semaine les prix ont gagné environ 3 dollars le baril sur les deux principaux marchés. Vendredi vers 16 h GMT à New York, le baril du light sweet crude était coté à 63,70 dollars. A Londres, le brent était coté à 64,35 dollars le baril.