C'est la semaine du monologue aux soirées des Mille et une News qu'organise le quotidien Al Djazaïr News à Alger à l'espace Plasti, au 28, rue des frères Khelfi (ex-rue Burdeau). Mardi soir, Djahid Dine El Henani de Sidi Bel Abbès a inauguré le cycle avec Foot'ghoul. Le monologue évoque la violence «ordinaire» dans les stades à travers le personnage d'un arbitre subissant toutes les colères des «footeux». «Un tsunami humain m'a attaqué après le match. Lorsqu'il a vu cela, le policier a pris sa matraque, a tourné le dos et appelé la Protection civile. Quelqu'un m'a demandé d'avaler mon sifflet. Je l'ai fait», raconte le referee. A l'hôpital, l'infirmier, chauvin, supporter de l'équipe perdante, le livre aux présents. Ils se moquent de lui et l'humilient. Le texte écrit par Lotfi Bensbaâ (actuel directeur du Théâtre régional de Oum El Bouaghi) s'inspire de faits réels. En Algérie, le hooliganisme est couvert d'une immense impunité. Les supporters de certaines équipes - pas toutes - font ce qu'ils veulent des gradins, des joueurs et des arbitres. Ils cassent, arrachent, brûlent, s'attaquent aux automobilistes, aux piétons, aux boutiques… Et repartent comme si de rien n'était. La police ? N'a rien vu. Mieux, la police va «sortir» des stades. Les supporters pourront envahir le terrain comme ils le voudront... «L'arbitre est toujours la première victime lorsque les choses débordent lors d'un match. Il est tenu pour responsable de tout. Il est à chaque fois accusé de trafic, considéré comme ‘‘acheté''» par l'adversaire», nous a expliqué Djahid Dine El Henani. Foot'ghoul a été présenté à Sidi Bel Abbès, Batna, Oum El Bouaghi, Guelma, Alger et Oran. «La tournée va se poursuivre. La réaction est presque la même. Tout le monde est touché par le phénomène. La violence commence dans le stade et déborde dans la rue. A chaque match, les gens ont peur», a estimé le comédien. Djahid Dine El Henani monte actuellement au théâtre de Oum El Bouaghi un spectacle avec le comédien Bouadjadj Ghanem de Sidi Bel Abbès. «Le spectacle est intitulé Zembrator, l'histoire d'une empereur qui règne sur une…décharge publique. Il est adapté à partir d'un texte de Hamid Gouri, Zenga Zenga. Je l'ai réécrit. La générale se fera probablement le 10 août à Sidi Bel Abbès», a annoncé Djahid Dine El Henani qui enseigne également au Centre universitaire de Aïn Témouchent. Autre monologue présenté mardi soir, El Madani ould el menfi de Seifeddine Bouha de Skikda. El Madani ? Un jeune désœuvré, sans le sou, malchanceux et désespéré qui tente de croire à l'amour, à la vie. Une vie qu'il prend à la légère, presque avec dédain. A travers ce personnage, Seifeddine Bouha montre tout ce qui ne va pas dans une société algérienne «polytraumatisée» par la corruption, la cupidité, la bureaucratie, l'individualisme, «la hogra»… Avec beaucoup d' humour, le comédien a su mettre le public devant «la réalité» d'un pays où «les libérateurs» sont devenus des oppresseurs. Cela a été symbolisé dans le monologue à travers les frères qui veulent avoir «la propriété» de la maison après «le départ» des «invités». L'un s'exprime en loup, le deuxième en chien et le troisième en âne… « L'avenir ? C'est quoi. Ne remplissez pas les dictionnaires avec des mots qui n'ont aucun sens…», a crié El Madani. La semaine du monologue se poursuivra jusqu'au 6 août avec la présentation des spectacles de, entre autres, Khadidja Habes, Mohamed Chouat, Samir Zemmouri, Souad Djenati et Omar Fettmouche. A partir du 13 août, l'espace Mille et une news accueillera «Les nuits du conte», avec la participation notamment de Fayçal Bellatar, Kamel Zouaoui et Mahi Ben Seddik. Le samedi 4 août, la librairie d'El Djazaïr News sera inaugurée. Située à côté de la librairie du Tiers monde, à la place Emir Abdelkader à Alger-Centre, l'espace de la librairie sera consacré aux débats. «Nous allons débuter ces débats à partir du 5 août avec le thème ‘‘Quelle Constitution pour quelle Algérie'', en présence de Abdelaziz Rahabi et Amar Belhimer. Nous avons aussi un autre thème, ‘‘Les intellectuels algériens et le pouvoir'', avec la participation de Saddek Bekouche, Abdelmajid Merdaci et Hamid Grine», nous a précisé Hmida Layachi, directeur général d'El Djazaïr et Algérie News. L'espace accueillera également un débat sur «La dissidence au sein des partis», animé par Zoubir Arrous et Soufiane Djillali et un autre sur «le sponsoring sportif» avec le directeur général de l'opérateur de téléphonie mobile, Nedjma. «Nous envisageons d'organiser aussi un hommage pour Jean Senac qui a été oublié à la faveur des festivités du cinquantenaire. Nous allons projeter des extraits du film Zabana en présence du réalisateur Said Ould Khelifa le 12 août», a annoncé encore Hmida Layachi.