Alerte maximale à la station de pompage de Laknazaâ, dans la wilaya de Mila, considérée comme le cœur battant du mégacomplexe de Beni Haroun, à l'arrêt depuis le 23 juillet dernier ! La seule pompe de refoulement opérationnelle, appelée dans le jargon hydraulique G1, est tombée en panne. Le spectre de la rupture d'alimentation via le couloir n°1 des dix localités du nord de la wilaya de Mila, dont le chef-lieu de wilaya, plane. Lesdites agglomérations sont sous la menace d'une panne sèche aux conséquences fâcheuses, si la situation n'est pas rétablie en urgence. D'autant plus que l'apport de Mila en ressources hydriques, soit les 800 000 m3 d'eau emmagasinés dans le barrage-réservoir de Ouled El Kaïm, se rétrécit de jour en jour et peut assurer une couverture de 2 à 3 autres jours tout au plus. Une source proche du dossier affirme qu'une expertise du constructeur français Alstom est à pied d'œuvre depuis mardi dernier. «La panne a été diagnostiquée avec succès, mais lors des essais techniques d'autres problèmes, sans grande gravité toutefois, ont surgi», souligne notre interlocuteur. Nous apprenons de la même source que «l'ANBT a, pour pallier toute éventualité, procédé à l'installation au niveau du barrage de Ouled El Kaïm de pompes flottantes en vue de propulser les eaux vers la station de traitement de Aïn Tine via le tunnel. Ces équipements, précise-t-on, ne sont pas encore opérationnels, car manquant d'accessoires». Situation kafkaïenne et à gros risques, d'autant plus qu'il n'est pas acquis que la deuxième pompe de rechange (G2), endommagée par un intrigant incendie, le 23 juin 2010, puisse résister à l'épreuve des essais techniques. L'on apprend au tout dernier moment que le ministre des Ressources en eau sera à Mila, dimanche prochain, pour s'enquérir de la situation. Une situation qui est loin d'être maîtrisée.