L'informel a de beaux jours devant lui, du moins tant que l'Etat est démissionnaire. Alors que les marchands informels redoublent d'arrogance en investissant de plus en plus les espaces publics, les marchés de proximité dans la wilaya de Jijel restent des projets sans contours ni vocation. Le mépris affiché à l'ordre public et le laxisme constaté dans la gestion de ce fléau, qui prend des proportions inquiétantes, ont fait que même les commerçants légaux sont tentés par la vente sur le trottoir. Face à cet imbroglio, des citoyens au centre-ville de Jijel ont tenté de déloger eux-mêmes des squatteurs de la voie publique, à la cité Village Moussa. Sans l'intervention de la police, qui a calmé les esprits surchauffés, cette descente aurait pu tourner à la confrontation entre les deux parties. A Taher, le maire de cette grande agglomération s'est plaint de la non-exploitation du marché de proximité, aménagé aux fins de permettre aux commerçants d'exercer dans la légalité. Une vingtaine de locaux et un nombre équivalent de stands ont été attribués à des bénéficiaires au niveau du marché de proximité de la ville, qui, à ce jour, demeure boudé. Dans la ville d'El Milia, la situation est encore pire avec la transformation pure et simple de la rue du 20 Août en souk informel quotidien depuis le début du mois de Ramadhan. A la cité Boulatika, juste en face d'un marché de proximité fermé depuis sa réalisation, des marchands de volaille ont transformé les lieux en abattoir puant à ciel ouvert. Le comble est qu'après le départ de ces commerçants, aucun nettoyage n'est opéré, laissant les lieux plongés dans l'insalubrité et les ordures.