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Ecole trop chère et déperdition scolaire à Batna
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2004

Il n'y a qu'à voir la foule qui circule matin et soir dans les marchés ou dans les rues commerçantes, telle la rue H à Bouakkal. Tous s'affairent pour que leurs enfants soient fin prêts le jour J. Mais rien n'est plus difficile. Une mère de famille nous dira : « Les prix semblent corrects, mais la qualité est loin de suivre.
Les cartables ou les sacs à dos sont vendus de 350 à 950 DA, mais ils devront être changés au moins deux fois pendant l'année. Pour les remplir, j'ai dû débourser 800 DA par cartable sans faire trop de folies. » Une autre maman nous a avoué ne pouvoir acheter que des tabliers neufs à manches longues pour cacher le reste de leurs vêtements venus de la friperie. Les clients rencontrés dans les magasins ne sont pas très nombreux. Un père de famille nous expliquera qu'il ne pourra acheter qu'un seul vêtement neuf par enfant et qu'il complètera leur garde-robe avec des tenues d'occasion. Chacun a son astuce pour joindre les deux bouts, et ceux qui ne le peuvent pas, attendent la bourse ou l'aide scolaire. Dans un quartier de Kechida, une veuve nous a révélé que ses enfants ne sont scolarisés que jusqu'à la sixième, faute de moyens lui permettant de leur acheter livres et fournitures scolaires. Après, ils devront entrer dans la vie active précocément en faisant de petits boulots pour survivre. Une assistante sociale nous confirmera que de plus en plus de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. « Il n'y a pas grand-chose à faire pour les sortir de leur misère. S'ensuit une déperdition scolaire qui était autrefois du lot des campagnes. Comme dans le monde rural, les filles sont les premières à quitter les bancs de l'école à un très jeune âge. » Un inspecteur des écoles nous dira que très peu d'entre elles étaient scolarisées dans les écoles primaires des douars de la wilaya. Quant aux garçons, beaucoup ne viennent qu'une fois sur deux, préférant aider leurs parents dans les champs ou emmener paître le bétail. Parfois, même les intempéries les obligent à garder la maison faute de routes et de moyens de transports. « Dans les villes, les conséquences sont plus graves. La drogue, la prostitution et le banditisme guettent alors nos enfants et très peu seront récupérés par des centres de formation professionnelle », nous dira un inspecteur de police.
Le livre et le marché parallèle
Au-delà de ce problème, nous avons noté qu'une autre préoccupation majeure des parents était le livre scolaire. Tous s'étonnent que les livres soient disponibles dans les circuits parallèles plus facilement que dans les établissements. « Depuis que mes enfants sont en âge d'être scolarisés, je n'ai acheté que 10 % des manuels dans leur école. Le reste, je l'ai acquis parfois 6 fois son prix à l'extérieur. Comment ces manuels sortent-ils de leur circuit normal ? La semaine prochaine, mon petit dernier entre en première année. Avec le nouveau système et la participation des éditeurs privés, je me demande ce qui m'attend », s'exclamera un parent, l'air désabusé. En nous promenant du côté des bouquinistes des rues à Batna, nous avons rencontré des lycéens et des collégiens qui repéraient les livres en s'enquérant de leurs prix. « C'est trop cher. Nous attendrons la rentrée en espérant que les livres seront abordables », nous diront-ils. Un collégien expliquera que l'année dernière, son camarade de classe et lui avaient chacun acheté la moitié des manuels de façon à avoir un livre pour deux et par table. Un jeune qui les accompagnait, Salim T., avouera ne pas pouvoir acheter de livres vu la situation financière de sa famille. Il conclura : « Je vais sûrement quitter le lycée cette année. »
L'école gratuite, un mythe
L'école gratuite pour tous et obligatoire jusqu'à 16 ans semble être devenue un mythe. Il est de plus en plus clair que la situation financière et économique des familles conditionne et limite l'égalité des chances des enfants. Un inspecteur de l'éducation nous expliquera que « même au sein des établissements, le problème est ressenti. Bien que cela soit interdit, les professeurs doivent faire participer les élèves à l'impression des cours, des exercices ou des devoirs en leur demandant d'acheter le papier ou de ramener leur part en argent pour les photocopies ou l'impression. L'établissement ne leur fournit de papier que pour les examens, et très souvent, les leçons dans les livres sont inadaptées. L'enseignant lui-même participe en achetant les stencils. Il y a pire, beaucoup d'enseignants développent une allergie à la craie de mauvaise qualité. Ils doivent soit payer leur stock de craie, soit faire participer les élèves à une partie de la dépense, les gestionnaires refusant de l'acheter car trop chère. »
L'illettrisme, une menace
Cela s'ajoutant au fait que les classes sont surchargées avec souvent plus de 42 élèves fait que le taux d'absentéisme à tous les paliers du système scolaire augmente. Des élèves qui quittent l'école en sixième, au CEM ou au lycée peuvent à peine écrire leur nom. De l'avis de toutes les personnes interrogées, l'illettrisme et l'analphabétisme menacent notre pays de façon alarmante.« L'obligation de résultats dont parle le ministère semble être une illusion quand on n'a pas de moyens. Et par moyens, je veux dire multiplier le nombre d'enseignants par deux pour plus d'efficacité et construire autant de classes de façon à avoir un maximum de 25 élèves dont on pourrait s'occuper réellement. Lorsque nous atteindrons les normes internationales prônées par l'Unesco, tous nos élèves se sentiront encadrés et auront moins envie de fuir les bancs de l'école. Si le ministère y met le prix, alors il pourra sanctionner ou féliciter les enseignants à sa guise », conclura une enseignante.


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