Riadh Rejddal est, avec Karim Kardache, fondateur de la nouvelle chaîne privée El Djazaïria, qui diffuse du Bahreïn via la Jordanie. - El Djazaïra célèbre ses 100 jours d'émission par satellite. Quel premier bilan en tirez-vous ?
Un bilan positif dans le sens où nous avons une audience rêvée. Un bon feed-back. Les gens apprécient nos programmes algériens et notre existence. Nous sommes encouragés via internet, par facebook. Les producteurs qui participent avec nous à cette aventure sont contents de le faire. Les jeunes sont motivés. C'est une belle aventure. Nous sommes dedans ! C'est un projet national.
- Le fait d'être étrangers en Algérie, en raison de l'absence d'assise juridique…
C'est difficile. On attend et on espère. On y croit. On comprend qu'il n'est pas facile pour les autorités de décider les choses. Les enjeux sont importants.
- El Djazaïria sera-t-elle une chaîne généraliste ?
Oui. Nous avons des émissions culturelles avec Amin Zaoui et Bahia Rachedi, de l'information avec Hmida Layachi, un JT chaque soir. A partir de septembre, nous allons lancer une émission économique en deuxième partie de soirée. Nous prévoyons également une nouvelle émission sportive. On va développer tous les créneaux. On gagnera en maturité. On fera un bilan. Et on retracera notre avenir. Notre stratégie est de donner une chance à de nouveaux visages d'apparaître à l'écran, de permettre aux jeunes de travailler. A travers ce qui existe dans le monde, nous sommes les derniers à créer des chaînes privées ! Nous ne sommes pas en train de recréer le fil à couper le beurre !
- Allez-vous diffuser des films, des séries dans le futur ?
Tout dépend de nos moyens et du modèle économique qui va émerger. A travers tous les pays, d'Afrique ou d'Europe, ce sont les médias lourds qui ont tiré l'investissement publicitaire vers le haut. Le Maroc dépense trois plus que nous en marketing, alors que c'est un pays plus petit en termes de surface que l'Algérie. Si l'on suit cette logique, on est censés s'en sortir et… exister. Un industriel a mis un gros budget pour sa publicité sur MBC parce que cette chaîne fait de l'audience chez nous. Peut être que l'année prochaine, il ramènera son budget chez nous… Actuellement, nous avons six annonceurs. Des annonceurs exigeant sur l'audience. Nous sommes deuxième ou troisième derrière A3 (chaîne publique sur satellite) et Echourouk TV.
- Existe-t-il une concurrence entre El Djazaïria, Echourouk TV et Ennahar TV ?
D'une manière ou d'une autre, cette concurrence existe. Seulement, nous avons été sur une stratégie décalée des leurs. Cela va permettre d'offrir une diversité. Chaque chaîne a ses objectifs. Cela va contribuer à la réussite de cette ouverture de l'audiovisuel. J'ai l'impression qu'il y a une volonté politique à propos de cette ouverture. Nous ne subissons aucune pression…