À quelques jours seulement de la fête de l'Aïd El Fitr, les magasins de vêtements ne désemplissent pas. Les pères de famille envahissent les lieux de commerce et effectuent des achats à l'occasion de cette fête. Une tradition et aussi une exigence pour les parents accompagnés de leur progéniture. Mais ces achats constituent pour de nombreux chefs de famille une saignée après celle vécue durant le mois de jeûne où les prix à la consommation ont dépassé tout entendement. Les magasins sont bondés de monde mais les prix pour les vêtements et souliers d'importation pour la plupart ne sont pas à la portée de tous, notamment pour ceux qui sont chargés de familles nombreuses. «Avec dix mille dinars, je n'arrive pas à vêtir et à chausser mes deux enfants en bas âge», lance un père de famille dépité à revenu modeste avant d'ajouter qu'il est mis dans l'obligation de s'endetter pour satisfaire ses enfants exigeants. Comble de malchance pour les gens nécessiteux de la région qui disposent de bas revenus car aucune foire commerciale pour cette année et en cette période n'est venue s'installer à Bechar pour alléger un tant soit peu le lourd fardeau des dépenses des achats d'habillement pour ces gens livrés à des commerçants peu enclins à la pratique des prix modérés. Mais la catégorie sociale la plus défavorisée se rabat sur le commerce de la friperie qui offre, selon eux, des articles et produits certes usagers mais abordables et souvent de bonne qualité.