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Où dénicher la bonne affaire
ACHATS DE VÊTEMENTS POUR L'AID
Publié dans L'Expression le 08 - 08 - 2012

Les préparatifs pour l'Aïd El-Fitr ont déjà commencé
L'expression a prospecté, pour ses lecteurs, les endroits qui permettent de faire des achats à des prix raisonnables.
Place à l'habillement. Après une première moitié de Ramadhan où les yeux des ménages étaient rivés sur l'alimentaire, le tour des vêtements est venu.
Les préparatifs pour l'Aïd El-Fitr ont déjà commencé. Des milliers de personnes prennent d'assaut, depuis quelques jours, les boutiques du prêt-à-porter! L'engouement est donc là, mais les prix freinent les ardeurs. Les citoyens déjà saignés à blanc par les commerces de bouche, laisseront leurs dernières plumes chez les boutiques de prêt-à-porter.
Comment éviter la saignée? Telle est la question qui taraude les ménages. L'Expression a prospecté pour ses lecteurs, en leur proposant de petites astuces des ménages, mais aussi les endroits qui permettent de faire des achats à des prix raisonnables.
Les foyers se confient, prenez-en de la graine! Tout d'abord, on commence par les astuces. Afin d'éviter toute flambée des prix de l'habillement, les ménages prennent le taureau par les cornes en faisant leurs achats avant l'entame du jeûne.
«J'appréhende la traditionnelle flambée des prix durant le Ramadhan, alors j'ai préféré prendre mes précautions à l'avance et ce, avant que l'augmentation des prix ne touche les vêtements», confie Ali, un père de famille qui était venu faire du lèche-vitrine avec les enfants.
«A voir l'ampleur des dégâts en faisant une comparaison entre les prix actuels et ceux d'avant le Ramadhan, il y a une différence qui peut atteindre les 600 dinars sur un simple pantalon pour enfant», fait-il remarquer en confirmant la flambée des prix.... Pour Toufik, qui est adepte du «système D», ce n'est pas seulement pour éviter la flambée des prix qu'il fait ses courses à l'avance.
«Mais c'est pour adapter mon budget», révèle-t-il. «Les vêtements ne sont pas des produits périssables, donc je peux faire mes achats à l'avance, cela me permet d'équilibrer mon budget et je passe le Ramadhan tranquille», poursuit-il en indiquant que cela lui évite également le parcours du combattant pendant les soirées du Ramadhan pour acheter des vêtements. «Cela m'évite le rush des derniers jours, je passe mes soirées tranquillement», avoue Toufik qui était en train de profiter de sa «sahra» en jouant aux cartes avec ses amis.
Prendre ses précautions à l'avance, semble être une solution pour les Algériens afin de faire de bonnes affaires. Seul inconvénient, des nouveautés peuvent apparaître spécialement pour l'Aïd et certains ne peuvent pas résister à la tentation. Ils se retrouvent donc à faire un double achat. Donc gare à la tentation!
Bazar de Bachdjarah et braderie de Rouiba
Pour ceux qui n'ont pas fait encore leurs achats, pas de panique! Il y a encore de bonnes affaires, la solution est là! Les familles que nous avons rencontrées nous ont révélé qu'il existait des endroits spécifiques.
Les «marchés des pauvres» comme ils les qualifient. Premier endroit qui nous a été indiqué est la petite commune de Bachdjarah avec ses innombrables centres commerciaux ou plus communément appelés «Bazar».
Nous avons donc décidé de nous y rendre pour s'enquérir de visu. Et effectivement, ces «Bazars» ne le sont en fait pas du tout. C'est la véritable caverne d'Ali Baba. On y trouve de tout pour tous et pour toutes les bourses.
Que ce soit hommes, femmes, adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière tendance. Les foyers trouvent leur bonheur en déambulant dans les allées de ces centres commerciaux. Mais ce qui est le plus marquant, ce sont les prix affichés qui paraissent très abordables.
ça va de 500 DA pour un pantacourt à 900 DA pour un chemisier. 1000 à 1500 dinars pour les pantalons. On peut y trouver des sandales à 1000 et 1200 DA, des baskets à 1800 DA. «Avec 3500 dinars, j'ai réussi à habiller mon fils, chaussures comprises», rapporte tout sourire une mère de famille qui semblait être ravie des «affaires» qu'elle venait de réaliser. Cette dame n'était pas la seule à être satisfaite de ses achats.
Nabila, enseignante, était elle aussi comblée. «Que Dieu bénisse les bazars de Bachdjarah». «Grâce à eux on a la mode à petit prix.»
Il n y a pas que les centres commerciaux de Bachdjarah qui nous ont été conseillés pour des bonnes affaires. Le marché de Rouiba, qui est connu sous le nom de «la Braderie» est également conseillé pour faire ses emplettes.
Les familles semblent s'être passé le mot! Les artères de cette petite ville sont obstruées par le flot de véhicules des familles venues pour faire des bonnes affaires.
Il nous a fallu garer le véhicule à l'entrée de la ville et faire quelque 4 kilomètres à pied pour arriver à bon port.
Même les taxis clandestins se mettent de la partie, eux qui ont flairé le filon. Ils se garent en file indienne à attendre les familles qui sont venues en bus et qui se retrouvent sans transport. Les prix sont aussi abordables que ceux de Bachdjarah.
Les clients qui viennent de partout sont ravis! A leur grand bonheur, ils trouvent enfin des endroits où ils peuvent faire leurs achats sans être saignés! Mais comment font les commerçants pour garder leurs prix aussi bas? «On mise sur la quantité. On prend des petites marges bénéficiaires ce qui fait que les prix restent bas», avoue Rafik, commerçant à la braderie de Rouiba.
C'est d'ailleurs la même méthode commerciale qu'utilisent les vendeurs à la sauvette, qui sont d'ailleurs une autre solution pour les bonnes affaires, et garder leurs prix bas. «On vend aussi bas qu'eux s'ils ne payent pas la location de leurs étals», souligne Rafik. Mais ce n'est pas le seul facteur qui permet de laisser les prix bas. Le fait de ne pas déclarer tous leurs revenus est également une des causes qui permettent cette compétitivité. Mais pas seulement, les vêtements vendus sont de fabrication chinoise ou turque.
«Leur prix de revient est très intéressant», souligne encore Rafik. Toutefois, la qualité laisse des fois à désirer. «On tombe souvent sur des vêtements jetables. Mais on n'a pas le choix c'est le seul moyen d'acheter du neuf», atteste Ghania, qui était accompagnée de sa fille de 10 ans.
La friperie pour les plus pauvres
En plus de ces deux endroits phares, il y a des «valeurs sûres» pour faire de bonnes affaires. Le tunnel des facultés à la place Audin et certains magasins des rues Larbi-Ben M'hidi et Didouche-Mourad à Alger-Centre sont connus pour leurs soldes.
Tout comme «Espereno» et
«K & M», qui sont connus pour leurs prix bas et fixes tout au long de l'année. Néanmoins, pour les moins nantis, il reste la bonne vieille friperie. Elle reste la source d'approvisionnement des milliers de familles en Algérie en vêtements: usagés.. «La friperie est, pour nous les pauvres, notre seul moyen d'acheter des vêtements à des prix abordables», affirme une dame rencontrée dans une «frip» de Kouba.
«Moi, à chaque occasion, je me tourne toujours vers les friperies pour acheter des vêtements à mes enfants, surtout à l'approche des fêtes religieuses», confie un père de famille sorti de la friperie avec des sacs bien remplis. «Les magasins de chiffons sont l'unique source pour les gens qui s'approvisionnent en vêtements à des prix qui riment avec nos salaires.» C'est d'ailleurs ce qui fait que les friperies au niveau de la capitale ne désemplissent pas tout au long des soirées ramadahnesques.
Juste après le F'tour, ces commerces connaissent un flux important de visiteurs en quête de bonnes occasions. Le plus frappant, c'est que toutes les couches sociales viennent s'approvisionner en vêtements jugés par les clients, de bonne qualité et à des prix abordables.
«Ça m'arrive de trouver des vêtements de marque à des prix défiant toute concurrence», témoigne Nadjib, employé dans une multinationale et qui dit gagner bien sa vie. «Ça sert à quoi de gaspiller de l'argent alors que si on fouine bien on peut trouver de bonnes affaires», rétorque-t-il. Un vendeur de friperie confirme le fait que même des familles aisées visitent souvent sa petite boutique pour acheter la marchandise qu'il présente.
«Je connais des femmes riches qui viennent chez moi, pour acheter des vêtements, il y a même celles qui achètent des vêtements pour leurs maris, ou leurs enfants», certifie-t-il.
«Certaines femmes, par honte de rentrer dans une friperie, sollicitent des voisines pour faire des achats à leur place», réplique-t-il.
Voilà donc, si vous n'avez pas encore fait vos achats, quelques adresses qui vous permettront de limiter les dégâts...
Enfin, jusqu'à la rentrée scolaire...


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