Hier, l'ombre du Président a plané durant la cérémonie organisée par la société chinoise en charge de la construction de la Grande Mosquée d'Alger. Pour célébrer le début des travaux de bétonnage d'une portion de terrain de 800 m2, la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), qui avait remporté le contrat pour la construction de Djamaâ El Djazaïr (Mosquée d'Alger), pour un peu plus de milliard d'euros, avait décidé d'organiser une cérémonie pour marquer l'événement. Des rangées d'employés chinois alignés face à la tribune officielle sous un soleil de plomb ont écouté et applaudi, à l'unisson, les interventions du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, de l'ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, du directeur général de l'Agence nationale de réalisation de la Grande Mosquée d'Alger (Anagerma), Mohamed Lakhdar Alloui, et du PDG adjoint de la CSCEC, Zhou Sheng. La partie algérienne a tenu à rappeler à la société chinoise l'importance qu'elle accorde au respect des délais, 42 mois, et du budget affecté à la construction de la mosquée. Délais Interrogé sur l'éventualité d'une révision à la hausse du coût du projet et d'un prolongement des délais de réalisation, le ministre des Affaires religieuses a souligné que le coût et les délais demeurent inchangés. «Le coût du projet est définitif et nous n'ajouterons aucun centime, a-t-il affirmé. Pour les délais de réalisation, l'opération de coulage démontre que les délais sont respectés.» Une manière pour la partie algérienne de couper court à toute velléité de la part de la compagnie chinoise de réclamer une rallonge au montant fixé pour la réalisation de l'ouvrage. Parasismique Quant à l'ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, il s'est dit convaincu sur la qualité du travail accompli par l'entreprise chinoise. «Nous connaissons tous l'importance de ce projet pour l'Algérie. Avec les efforts déployés par tout le monde, les travaux avancent à une bonne cadence.» Par ailleurs, le ministre a dû revenir sur la question du choix du terrain, estimé «non conforme» pour la construction de la mosquée par certains. Pour M. Ghlamallah, cette appréciation est «complètement fausse». «Des personnes qui ne sont pas habilitées s'expriment sur le choix du terrain alors que nous avons fait appel à des spécialistes issus de pays à forte activité sismique, notamment du Japon et des Etats-Unis (Los Angeles, ndlr), qui ont tous conclu que la qualité du sol est tout à fait appropriée et sa résistance formidable», a-t-il fait remarquer. «Même si un séisme de 9 sur l'échelle de Richter survenait, la construction ne subirait le choc que d'un niveau 3 sur la même échelle, grâce à un système parasismique. Ce système réduit la puissance du séisme de 70%», a-t-il indiqué. La Grande Mosquée d'Alger, dont l'emplacement se trouve dans la commune de Mohammadia, occupe une superficie de 400 000 m², sur un site de plus de 20 hectares, sur laquelle seront répartis douze bâtiments indépendants, dont une salle de prière d'une capacité de 120 000 fidèles, une Maison du Coran pour les étudiants, un centre culturel islamique, un centre d'exposition, une bibliothèque, une salle de conférences, un musée d'art et d'histoire islamiques et un centre de recherche sur l'histoire algérienne. Le minaret, qui devrait atteindre une hauteur de 265 m, sera le plus haut minaret du monde.