La discipline au volant et le respect des règles de conduite sont seuls capables de sauver des vies sur la route. C'est le message principal de la Journée de sensibilisation aux dangers de la route et aux moyens de prévention contre les accidents, programmée, mardi soir, à Tizi Ouzou, au profit des enfants. L'initiative est celle de l'association Les Amis de la route, en collaboration avec les services de la sûreté de wilaya. Installés confortablement dans leur voiturette sur un circuit mis en place sur l'esplanade de l'ancienne mairie de la ville, les conducteurs de demain écoutent religieusement les consignes des agents de police, avant de propulser leur engin, à coups de pédales, sur le court parcours. Avant de prendre le volant, les chérubins ont eu droit à un véritable cours de code de la route sur les différents panneaux de signalisation. Reste maintenant à les appliquer sur le terrain. Pas de vitesse ni de dépassement dangereux et encore moins d'infractions. Ils s'en sortiront à merveille, sous le regard de leurs examinateurs. «Les enfants assimilent très vite. Nous devons les initier aux règles de la sécurité routière dès leur jeune âge. Le code de la route devra être intégré dans le programme scolaire», affirme Chérif Keddam, président de l'association Les Amis de la route. «Les parents et les enseignants ont également un rôle à jouer en leur apprenant à se déplacer dans la rue en toute sécurité». «Le danger de la route doit être inculqué aux adultes aussi», complète M. Keddam. «Chaque année, les accidents tuent plus de 4000 personnes en Algérie. Le non-respect du code de la route et notamment l'excès de vitesse en sont les principales causes». Interrogé sur le but assigné à cette activité de rue, il dira : «La campagne d'aujourd'hui rentre dans le cadre du plan d'action annuel de notre association. C'est une action de proximité à destination des usagers de la route, que ce soit les piétons, les conducteurs, ou les familles et leurs enfants. Nous avons voulu attirer l'attention des familles, avec leurs enfants, pour avoir un échange de communication avec eux, leur apprendre à mieux se comporter sur la route en faisant preuve d'un maximum de prudence. Nous avons surtout pensé aux enfants. Beaucoup d'entre eux sont exposés aux risques d'accidents de la route, surtout durant l'année scolaire et la période des vacances, où les familles laissent quelque peu leurs enfants jouer dehors.» Il ajoutera : «L'action a été initiée en partenariat avec les services de la sûreté de wilaya, qui nous ont toujours accompagnés dans nos activités, et l'APC de Tizi Ouzou nous a octroyé l'autorisation pour l'utilisation de cet espace d'animation.» S'agissant du programme élaboré pour la circonstance, il a indiqué qu'outre le travail de sensibilisation via des affiches et autres supports, un spectacle de clowns traitant du sujet et une animation musicale assurée par un disc-jockey étaient prévus. «Le fait d'utiliser de la musique attire les jeunes qui sont eux aussi un public à risque, très touché par les accidents de la route au niveau de notre wilaya. Au niveau national, 98 personnes ont trouvé la mort sur les routes, dont 4 à Tizi Ouzou, depuis le début du Ramadhan. C'est énorme !», s'alarme le président de l'association Les Amis de la route. Selon lui, les autorités locales doivent s'engager davantage dans la lutte contre l'insécurité routière au niveau de la région. «Le risque d'accidents est énorme. Il y a des morts, des blessés graves et des handicapés au niveau de notre wilaya. Notre association travaille sur un projet à destination des écoles. Nous œuvrons aussi pour tenter de réduire le nombre de décès sur la RN 12 qui va de Tadmaït à la sortie de Yakouren. Il faut préciser que 40% des accidents enregistrés à travers la wilaya surviennent sur cet axe. Notre objectif, à travers un projet que nous allons proposer aux autorités, est d'atteindre zéro décès sur ce tronçon en 2013. Un but que nous tenons à atteindre en partenariat avec les différents acteurs de la sécurité. Nous sommes arrivés à une conclusion : pour réduire cette hécatombe, il faut engager une politique de sécurité routière à travers une stratégie nationale, régionale et locale pour essayer de promouvoir la culture de la sécurité routière comme cela se fait ailleurs. La France qui enregistrait, en 1972, 16 000 morts, a réduit ce nombre, 20 ans après, à 4000». Rencontrée sur les lieux, la chargée de communication de la sûreté de wilaya a indiqué : «cette action rentre dans le cadre de la sensibilisation sur le code de la route, d'autant plus que des accidents de la circulation ont été enregistrés sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est une journée qui nous a permis d'expliquer aux présents sur place les dangers de la route et les règles d'une conduite saine.»