Malgré la mise en exploitation récente de nouveaux services administratifs chargés de la délivrance des pièces d'état civil, renforçant la principale antenne déjà existante, la situation en matière de retrait de documents d'état civil est presque inchangée face au flux considérable des administrés qui se présentent devant les guichets. Les choses ne semblent apparemment pas évoluer dans le sens d'une bonne et rapide prestation et de l'accueil convenable souhaité. Les citoyens continuent à s'agglutiner autour des guichets en formant des files d'attente quoique légèrement atténuées par rapport à l'an dernier. Les signes d'exaspération et d'impatience devant les guichets n'ont pas pour autant disparu. Mais des administrés avisés suggèrent, en vue d'atténuer la tension sur les guichets à l'approche de chaque rentrée scolaire et universitaire, des mesures concrètes qui pourraient être prises par les responsables locaux. Ils souhaitent une délégation de pouvoir à titre exceptionnel aux chefs d'établissements scolaires et universitaires en matière de délivrance des fiches d'état civil aux élèves et étudiants. Toujours dans le même ordre d'idées, certains organismes publics, ajoutent ces administrés, devraient cesser d'exiger à tout candidat se présentant par exemple à un examen professionnel de produire d'innombrables documents d'état civil avant même que sa participation à l'examen soit confirmée ou qu'il soit déclaré admis. Ce qui représente, selon eux, non seulement une aberration mais un gaspillage énorme en imprimés et un exemple type de bureaucratie que le ministère de l'Intérieur n'a cessé de fustiger sans pour autant prendre des mesures concrètes pour l'éradiquer. D'autres citoyens encore plus clairvoyants demandent l'application de la réglementation en la matière, notamment l'ordonnance n°70-20 du 19 février 1970 portant code de l'état civil toujours en vigueur mais tombé aux oubliettes. Les dispositions de celle-ci stipulent que la fiche d'état civil familiale ou individuelle instituée par la loi vaut bulletin de naissance, de décès, certificat de mariage, de non mariage, de célibat selon le ou les mentions portées en marge. La seule exception prévue par l'article 125 de l'ordonnance susmentionnée concerne les dossiers de naturalisation, de passeport, d'inscription au registre du commerce. Pour mettre un terme définitif à cette bureaucratie qui empoisonne les rapports entre les administrés et les guichetiers eux-mêmes exténués, les citoyens espèrent que seront engagées une réflexion et une concertation entre les différents ministères en particulier ceux de l'Intérieur, de l'Education et du Commerce, qui absorbent une gigantesque paperasse pour l'application de l'ordonnance citée plus haut qui a été depuis longtemps perdue de vue.