Abdelkader Kherba a été arrêté et poursuivi en justice pour avoir participé au sit-in des greffiers, au mois d'avril dernier. Abdelkader Kherba, vice-président du comité des chômeurs affilié au Snapap, a été arrêté mardi après-midi à Ksar El Boukhari. L'arrestation a eu lieu au moment où ce militant des droits de l'homme filmait une manifestation de citoyens qui dénonçaient la pénurie d'eau. Son procès est prévu pour mardi prochain. L'un de ses avocats, maître Sidhoum, coordinateur du Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (RADDH) a annoncé que Kherba a entamé, hier après-midi, une grève de la faim pour protester contre cette arrestation que Me Sidhoum qualifie d'«arbitraire». «C'est une grave atteinte aux libertés individuelles», déclare-t-il. Et de poursuivre : «C'est le début des atteintes à l'approche de la rentrée sociale.» Me Sidhoum a précisé que, selon le frère de Kherba, ce dernier a été mis sous mandat de dépôt mardi soir. Ce qui pourrait expliquer, d'après cet avocat, la réponse des agents de police ayant déclaré à son frère que Kherba n'était pas au commissariat. La cellule des droits de l'homme du Front du changement national (FCN) a noté que «le même frère est retourné au commissariat où il a appris qu'Abdelkader, après une garde à vue durant la nuit, a été présenté au parquet, inculpé d'outrage à corps constitué et écroué à la prison de Ksar El Boukhari». Le FCN exprime son soutien à ce jeune chômeur arrêté pour la deuxième fois pour avoir soutenu des citoyens qui protestaient contre les mauvaises conditions de vie, en l'occurrence la pénurie d'eau en ces jours de canicule. Pour rappel, Abdelkader Kherba a été arrêté et poursuivi en justice pour avoir participé au sit-in des greffiers, au mois d'avril dernier. Lors de son premier procès, ce militant des droits de l'homme a été condamné à une année de prison avec sursis et une amende de 20 000 DA. Suite à cette deuxième arrestation de Kherba, la réaction des organisations des droits de l'homme et des syndicats ne s'est pas fait attendre. En plus du RADDH et du FCN qui qualifie cette arrestation de «hogra institutionnalisée», le Syndicat national autonome du personnel de la Fonction publique (Snapap) a saisi les instances internationales. Ainsi, «le Bureau international du travail, l'Internationale des services publics, la Confédération internationale des syndicats ont été saisis», déclare Mme Ghozlane, secrétaire nationale du Snapap. Ce syndicat a même convoqué une réunion de l'exécutif qui se tiendra aujourd'hui pour discuter du cas Kherba et des suites à donner au mouvement de soutien à ce militant des droits de l'homme.