La violence sur les enfants a connu, durant l'année 2005, une hausse de 12 %, selon les statistiques de la Sûreté nationale. Le nombre des victimes est passé de 4554 cas en 2004 à 5091 en 2005. Ce qui constitue une augmentation inquiétante face à laquelle les pouvoirs publics restent impuissants. Le projet de texte portant protection de l'enfance tarde à voir le jour, en dépit de la nécessité d'une telle loi. Ainsi, les statistiques des services de police montrent qu'en 2005, 5091 enfants ont fait l'objet de violences. Les coups et blessures volontaires viennent en première position, avec 3038 cas, parmi lesquels 2367 victimes sont des garçons et 671 des filles. Ce classement n'est pas le même lorsqu'il s'agit de violences sexuelles, qui viennent en seconde position, mais qui connaissent une hausse inquiétante. Sur les 1472 victimes enregistrées, 838 sont des filles et 634. Ceci n'empêche pas le fait que les garçons soient aussi victimes de pédophiles, puisqu'ils étaient 634 à avoir subi des agressions sexuelles. En 2004, les enfants victimes de violence sexuelle étaient au nombre de 1386. A ces chiffres, il faudra ajouter ceux avancés par la Gendarmerie nationale, qui font état de 121 enfants, dont 107 filles et 14 garçons, victimes d'agression sexuelle. Durant le 1er semestre 2005, les services de police ont enregistré 791 cas de violence sexuelle sur des enfants, et au premier trimestre de la même année, la Gendarmerie nationale a pris en charge 414 cas d'atteintes sexuelles sur mineurs. Ce qui est largement en hausse par rapport à 2004, où il a été enregistré pendant toute l'année 1386 enfants victimes de violences sexuelles. 412 autres sont victimes de maltraitance, 133 d'enlèvement, 2603 de coups et blessures volontaires et 20 enfants de viol et d'assassinats. Pour sa part, la gendarmerie a enregistré durant le premier trimestre 2005, 441 cas de violences sexuelles sur mineurs, alors que durant toute l'année 2004, ces mêmes services ont recensé 600 cas. Par ailleurs, les statistiques montrent que les filles sont les plus sujettes à l'inceste puisque sur les 18 victimes recensées par la gendarmerie en 2005, 18 sont de sexe féminin, parmi lesquelles 7 sont des enfants. Les services de police ont enregistré, quant à eux, 42 cas d'inceste sur des enfants. Il est par ailleurs important de signaler que les filles sont les plus menacées par les enlèvements. En effet, sur les 139 cas enregistrés, 91 sont des filles et 48 des garçons. En 2005, 28 enfants ont fait l'objet d'assassinat, parmi lesquels 22 garçons et 6 filles. Selon les services de police, ces homicides volontaires sont généralement commis après enlèvement et sévices sexuels, lorsque la victime connaît son ravisseur, ou encore à la suite de rixe entre mineurs. Les mêmes services ont annoncé avoir pris en charge 414 enfants victimes de mauvais traitements, dont 230 se comptent parmi les garçons et 184 parmi les filles. Les mêmes services ont noté que les enfants âgés entre 13 et 16 ans, représentent la plus grande catégorie des victimes de violence avec 1942 cas, suivie de la catégorie des 16-18 ans, avec 1706 cas. Les moins de 10 ans représentent 673 victimes, alors que ceux âgés entre 10 et 13 ans constituent 770 victimes. Les services de police enregistrent chaque année une moyenne de 3000 enfants en danger moral et physique. L'année 2005 a enregistré une hausse du nombre des enfants en danger moral de 5% par rapport à celui de 2004. Il est passé de 3319 enfants à 3485 parmi lesquels 1074 sont des filles. Ce qui constitue un véritable problème de santé publique. En deux années (de décembre 2003 à septembre 2005), les services sociaux de la solidarité nationale ont enregistré quant à eux 18 387 personnes vivant dans la rue, parmi lesquelles 2237 enfants moins de 19 ans, dont 1384 enfants ont moins de 9 ans d'âge. Une situation qui interpelle non seulement les pouvoirs publics qui n'ont aucune stratégie de lutte contre les violences à l'égard des enfants, mais également le mouvement associatif qui agit dans ce domaine et qui reste totalement absent du terrain.