Le nombre des victimes est passé de 4554 cas en 2004 à 5091 en 2005. La violence sur les enfants connaît des proportions inquiétantes dans notre pays. C'est le constat établi, hier, par des spécialistes et psychologues qui ont participé à une Journée d'étude sur la maltraitance des enfants, organisée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. La manifestation, qui s'est déroulée au Centre national de formation du personnel spécialisé à Birkhadem, a été consacrée à l'expérience française dans ce domaine, présentée par des spécialistes de la Région PACA, selon la directrice du centre Mme Bounab. «Nous essayons de nous inspirer de l'expérience française dans ce domaine, pour mieux définir le concept de maltraitance et, afin de dépasser les problèmes d'insécurité qui menacent nos enfants», nous dira Mme Bounab. Notons que durant l'année 2005, la violence sur les enfants a enregistré une hausse de 12%, selon les statistiques de la Sûreté nationale. Le nombre des victimes est passé de 4554 cas en 2004 à 5091 en 2005. Ce qui constitue une augmentation inquiétante face à laquelle des mesures urgentes sont nécessaires à prendre. Les coups et blessures volontaires viennent en première position, avec 3038 cas, parmi lesquels 2367 victimes sont des garçons et 671 des filles. Durant le 1er semestre 2005, les services de police ont enregistré 791 cas de violences sexuelles sur des enfants, et au premier trimestre de la même année, la Gendarmerie nationale a pris en charge 414 cas d'atteintes sexuelles sur mineurs. Ce qui est largement en hausse par rapport à 2004 où il a été enregistré pendant toute l'année 1386 enfants, victimes de violences sexuelles. Les efforts des pouvoirs publics dans ce sens se sont traduits par l'adoption, le 18 janvier 2006, d'un projet de loi sur la protection de l'enfance par le conseil de gouvernement. Il s'agit en fait du renforcement et de l'unification des principaux textes régissant la vie de l'enfant ainsi que leur harmonisation avec les principaux pactes et conventions ratifiés par l'Algérie à travers «la mise en place de mécanismes de protection sociale et judiciaire». Ce texte prévoit aussi le renforcement de la protection des enfants en danger physique ou moral, nécessitant une prise en charge sociale, ainsi que celle des enfants délinquants dont la situation appelle des décisions judiciaires appropriées. Il vise la prise en charge sociale et juridique de l'enfant jusqu'à l'âge de 18 ans et prévoit de nouvelles dispositions comme la non-poursuite judiciaire à l'encontre de l'enfant de moins de 10 ans, la création d'un organe national pour la protection et la promotion des droits de l'enfance et d'organes médiateurs pour le règlement des conflits avant la comparution du mineur devant la justice. Soulignons en outre, le projet d'un programme quinquennal pour la promotion des droits de l'enfant et de l'adolescent, annoncé entre l`Algérie et le Fonds des Nations unies pour l`enfance (Unicef), qui, dès 2007, sera censé avoir un impact positif. L'enveloppe consacrée à ce programme est de l'ordre de huit millions de dollars sur cinq ans. Ce programme vise un certain nombre d`objectifs, notamment, celui de parvenir à ce que les enfants et les femmes jouissent de leurs droits par un accès équitable aux services de santé, de l'éducation et de la protection de qualité. Il vise également une réduction du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et du taux de mortalité maternelle de 25%.