Les travaux de la Grande Mosquée d'Alger, projet cher au Président et contesté par nombre de spécialistes, ont débuté le 16 août dernier. Ce grand projet, très onéreux et objet de controverses, est confié aux soins d'une entreprise chinoise spécialisée dans les travaux publics. Il se trouve que l'entreprise en question qui n'est autre que la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) se trouve inscrite sur une liste noire de la Banque Mondiale pour cause de corruption et de fraude. Cette entreprise a écopé, en 2009, de la sentence de «non-éligibilité de 6 ans, répressible de 2 ans pour bonne conduite». Cette condamnation, qui a touché aussi 11 autres entreprises chinoises, implique le refus de tout financement de contrats pour le compte de cette entreprise. La CSCEC arrive pourtant en Algérie à décrocher les plus grands projets qui se chiffrent à des sommes vertigineuses, à l'image de la Grande Mosquée d'Alger ou le Centre international des conférences au Club des Pins. Est-ce à dire qu'en Algérie on est peu regardant sur le respect des règles d'éthique et de bonne gouvernance dans l'octroi des marchés ? Tout porte à croire que les passe-droits et autres types de transactions douteuses sont monnaie courante. Est-il judicieux de construire un lieu de culte sur des bases douteuses ? Rappelons que le projet de la Mosquée concerne une surface de 800 m2.