Tazmalt, chef-lieu de daïra (85 km au sud-ouest de Béjaïa), accuse un retard en matière de développement dû, essentiellement, à l'insuffisance des différents budgets qui lui sont alloués et aussi à la rareté des terrains domaniaux. Ce dernier point constitue un accroc non négligeable pour l'essor économique de cette ville qui, jusqu'à présent, n'a pas encore sa zone d'activités (ZAC). Cependant, et selon le premier adjoint du P/APC, elle pourrait en avoir une puisque la demande de création d'une ZAC est sur le bureau du ministre de l'agriculture et n'attendrait que son approbation. Pour son implantation, le choix s'est porté sur un terrain agricole (d'où la nécessaire approbation de ce ministère) de 34 ha, relevant du domaine de l'Etat et situé au lieudit La Maisonnette. Des investisseurs auraient déjà manifesté leur intérêt pour s'y installer. Si le projet venait à être réalisé, ce serait une bouffée d'oxygène pour les chômeurs de la région qui se comptent par milliers. Le service de l'emploi de jeunes de l'APC reste ainsi submergé par les sollicitations. Pour le dispositif de l'ESIL (emploi salarié d'initiative locale), à lui seul, on enregistre 400 postulants mis sur la liste d'attente. 20% sont des universitaires, à l'exemple de cette jeune fille détentrice en 2004 d'un DEA en droit des affaires. Elle a travaillé trois mois dans l'enseignement primaire avant d'exercer dans un CEM. Le dispositif ne la satisfait pas pour autant. « L'Etat nous a négligés », estime-elle. Au chapitre de l'IAIG (indemnité sur activité d'intérêt général), il est enregistré beaucoup de demandes aussi. 350 dossiers « dorment » dans les armoires. Le responsable du service de l'emploi des jeunes affirme qu'il y a un nombre important de pères de famille au chômage qui touchent 3000 DA par mois en bénéficiant de l'IAIG. Les bénéficiaires de l'ESIL, dont la rétribution est de l'ordre de 2270 DA par mois, ne sont pas mieux lotis. L'AFS (allocation forfaitaire solidaire) dont le montant varie entre 1000 et 1360 DA est octroyée, quant à elle, aux handicapés, dont le nombre avoisinerait les 500, aux veuves sans revenu, aux divorcées et aux malades chroniques. Les exclus du système éducatif viennent chaque année grossir les rangs des jeunes inactifs même si les différents établissements scolaires de la ville, parfois moyennant entorse aux principes pédagogiques, repêchent beaucoup d'élèves pour leur donner de nouvelles chances de réussite. Un repêchage qui a induit, cependant, le problème de sureffectif au niveau des lycées, CEM et, à un degré moindre, des écoles primaires. Au lycée Foudala, à capacité théorique de 600 élèves, ce sont 915 lycéens qui y suivent leur scolarité. De ce fait, 44, voire 48 élèves se retrouvent dans une même classe. Ce « surpeuplement » est dû, selon le proviseur du lycée, à la récupération des élèves exclus. Ce qui lui fera dire : « Nous faisons dans le social et non pas dans la pédagogie, il faudra un autre lycée à même d'atténuer un peu la pression due au sureffectif. » A ce sujet, l'adjoint du président de l'APC nous apprend qu'un nouveau lycée sera prochainement construit à Allaghan (4 km au nord-est de Tazmalt) pour être réceptionné en 2007.