Sur un total de 2385 requérants issus des trois pays maghrébins, seul un Algérien et quatre Tunisiens ont pu bénéficier du statut de réfugié. Peu d'Algériens sans papiers sont connus de l'Office des migrations (ODM). Entre début janvier et fin juillet 2012, pas moins de 422 demandes d'asile en Suisse ont été déposées par des Algériens, contre 513 pour les Marocains et 1450 pour les Tunisiens, avons-nous appris de Fabienne Vuilleumier de l'Office fédéral des migrations (ODM). Le Bureau fédéral pour la migration (BFM) a, de son côté, respectivement recensé 621 demandes (une hausse de 48,9% par rapport à 2010), 495 et 2574 demandes durant toute l'année 2011. Ce qui pourrait se traduire par une hausse sensible des demandeurs d'asile nord-africains d'ici fin 2012. Ainsi confrontée à un flux sans cesse croissant des demandeurs, la Confédération helvétique, à l'instar de ses voisins européens, a dû durcir les critères de reconnaissance du droit d'asile, en adoptant des mesures de plus en plus restrictives dans le but de limiter le nombre des demandes et d'accélérer leur traitement. Et pour preuve, sur un total de 2385 requérants issus des trois pays, seul un Algérien et quatre Tunisiens ont pu bénéficier du statut de réfugié, toujours durant la même période (janvier à fin juillet 2012), ajoute la même source. Des mesures restrictives S'agissant des requérants sortis du processus d'asile après soutien à l'exécution du renvoi, les dernières statistiques fédérales officielles, rendues publiques en juin dernier, situent leur nombre à 249 Algériens, 767 Tunisiens et 140 Marocains. Respectivement 103, 370 et 75 ont été recensés par le Département fédéral de justice et police (DFJP) le 2e trimestre de l'année sous revue. C'est dire que la Confédération et les différents cantons la composant commencent à s'inquiéter sérieusement des effets des mouvements migratoires consécutifs aux crises et bouleversements politiques survenus en Afrique, et au Printemps arabe surtout. Fuyant les conflits et les guerres dans leur pays d'origine, la précarité sociale et la chasse à l'homme dont ils font l'objet dans les pays d'immigration traditionnels (sud de l'Europe), des milliers de migrants qui semblent avoir trouvé en Suisse leur première destination et le refuge idéal. Pour preuve : au deuxième trimestre (avril à juin 2012), 7250 demandes d'asile ont été enregistrées par les autorités suisses, soit 130 de plus qu'au premier trimestre (janvier à mars 2012) et 1856 de plus qu'au deuxième trimestre 2011 qui avait recensé 5424 demandes. «Le nombre de demandeurs d'asile n'a pas cessé d'augmenter depuis cinq trimestres. Le mois de juin a enregistré, avec 2525 demandes, la croissance la plus forte. Le principal pays de provenance, pendant le deuxième trimestre 2012, est de nouveau l'Erythrée avec 1275 demandes d'asile (une hausse de 10,8%), puis le Nigeria (674 demandes) et la Tunisie (611 demandes)», relèvent les autorités suisses, notant au passage que la migration via l'Italie a été pour beaucoup dans la hausse du nombre de requérants d'asile. Des décisions négatives «Le nombre élevé de requérants d'asile africains est dû avant tout au fait que nombre d'entre eux ont préalablement séjourné dans des Etats de l'Europe du Sud, comme l'Italie notamment. Cette évolution des événements s'explique principalement par la précarité de la situation économique qui règne dans ces pays et par la baisse de la demande de main-d'œuvre bon marché qui en découle.» Quel est le nombre de sans-papiers algériens recensé par l'ODM ? «Les sans-papiers sont en majorité inconnus de nos services. Peu d'Algériens sans papiers sont connus de l'Office des migrations. Nous avons connaissance de quelques Algériens qui ont reçu une décision négative à leur demande d'asile et qui n'ont pas quitté le territoire suisse dans le délai imparti. Ce ne sont pas des sans-papiers au sens strict, puisqu'ils ont des papiers et que leur origine est connue par nos autorités», a expliqué Mme Vuilleumier du Département fédéral de justice et police (DFJP) de l'ODM. Toujours à propos d'Algériens et en termes de règlement des conditions de séjour et sorties du processus d'asile, ont été concernés 566 cas durant l'année 2011 contre 474 en 2010, est-il, en outre, indiqué dans le rapport annuel du 6 janvier 2012, du Service fédéral pour la migration.