Le projet d'implantation d'une carrière d'agrégats à Tizi N'chréa, dans la commune d'Ouzellaguen, initié par un promoteur local, vient d'essuyer par voie de presse une opposition ferme de la part des comités des villages Ifri, Ighban, Izemourene, Timliouine et Isegwane à cause, estiment-t-ils, « des conséquences désastreuses qu'il ne manquera pas d'engendrer sur la santé publique, la faune et la flore ». Les villageois, qui ont jugé ce projet indésirable depuis qu'ils en ont pris connaissance en 2001, n'ont pas cessé d'interpeller les autorités concernées pour empêcher sa réalisation tout en revendiquant par la même occasion le site lui-même qu'ils considèrent constitué de terrains de pacages privés, à ce jour non expropriés. Le promoteur du projet, lui, n'arrive pas à comprendre de tels griefs et renvoie au dossier administratif constitué par les services de l'inspection de l'environnement, de la conservation des forêts, l'hydraulique, les mines et l'industrie, ainsi que les services des domaines au niveau de la wilaya de Béjaïa pour défendre son projet. Dans leur procès-verbal de sortie sur site en date du 17 avril 2002, lesdits services ont relevé conjointement le caractère non fondé de la requête formulée par les riverains. Un avis favorable pour la réalisation de la carrière a été par conséquent émis, sous réserve de privilégier l'exploitation mécanique (sans usage d'explosif) et d'ériger une protection grillagée sur tout le périmètre de la concession. L'étude d'impact sur l'environnement, réalisée par un bureau d'ingénierie d'Alger, abonde dans le même sens et conclut que « ce projet a très peu d'effets négatifs sur l'environnement naturel et humain ». Les nuisances dues aux poussières qui proviendraient des forages, criblage, concassage et passage des engins « n'auront pas d'effets sur la population, puisque les habitations se trouvent à plus de 500 m à vol d'oiseau et à plus basse altitude », peut-on y lire encore. L'impact sur la faune et la flore y est aussi jugé moindre dans la mesure où « il n'existe pas de formations forestières au niveau du site et ses alentours ». Si l'entrepreneur affirme respecter à la lettre son cahier des charges et particulièrement les réserves formulées dans l'étude d'impact sur l'environnement, le président du comité de village d'Ighbane campe sur ses positions tout en souhaitant des projets de développement moins pollueurs pour les hameaux enclavés.