Après que les habitants de la région ont eu gain de cause devant le tribunal de première instance, l'affaire est renvoyée en appel devant la cour de Béjaïa. Les habitants du village Ighbane, à 13 kilomètres au nord d'Ouzellaguen, et ceux des villages limitrophes s'opposent à l'implantation d'une carrière d'agrégats dans la région. Ces citoyens, représentés par leurs comités respectifs, dénombrent plusieurs raisons. En effet, l'on dénonce, entre autres, des anomalies concernant la nature juridique des terrains composant le site ainsi que l'impact du projet sur l'environnement. Selon des sources locales, « une expertise, effectuée par un expert agréé auprès des tribunaux, a confirmé que le projet de l'exploitation est situé à 87,28 % sur des terrains privés. » Ces terres, qui ne font pas partie de l'îlot que l'administration des domaines et qui ont été louées à un opérateur minier, appartiennent à une centaine de propriétaires de la région. L'affaire a été portée devant le tribunal d'Akbou par les villageois qui ont par ailleurs empêché l'opérateur de finir l'ouverture d'une piste qui relie le site de la carrière à la route principale. « Cette piste traverse nos terrains » nous dit un citoyen sur les lieux. ` Après que les habitants ont eu gain de cause en première instance, l'affaire est renvoyée en appel devant la cour de Béjaïa. L'affaire est actuellement en cours. Par ailleurs, les protestataires soulignent que le projet portera sûrement atteinte à l'environnement, et peut même aller jusqu'à nuire à la santé des villageois et à celle de leurs troupeaux. L'utilisation d'explosifs pour l'exploitation minière pourrait perturber la source d'eau qui se trouve juste en dessous du site et qui alimente de nombreux villages d'Ouzellaguen. Ajouter à cela, les huiles déversées par les engins contamineront ce point d'eau. Cela sans compter la pollution atmosphérique, les nuisances sonores et le risque d'éboulement à tout moment. Des citoyens trouvent paradoxal qu'une localité qui a bénéficié de projets et de programmes d'aides agricoles soit choisie pour l'implantation d'une mine. « Nous ne pouvons permettre la réalisation d'un tel projet sur des champs fertiles et dans ces endroits potentiellement touristiques » argumente M. Lalaoui, président du comité du village d'Ighbane, outré par le fait que la direction locale de l'industrie et des mines juge leurs revendications injustifiées et subjectives. Pour sa part, le président de l'association culturelle et écologique « Benbournane Abdelkrim », s'est montré catégorique : « Il n'est pas question que ce projet soit réalisé dans la localité » peste-il.