Le ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour a installé hier la commission préparatoire des journées-débats sur la révision de la loi sur l'information, prévues à la rentrée prochaine. La cérémonie d'installation qui a eu lieu dans l'enceinte du Palais de la culture a regroupé quelques éditeurs, les imprimeurs et le nouveau syndicat des journalistes baptisé Syndicat des journalistes algériens ainsi que la juriste Me Benbrahem. En plus des responsables des deux journaux publics El Moudjahid et Echaâb, seuls les directeurs de L'Expression, du Jeune Indépendant, du Jour d'Algérie, de la Nouvelle République, d'Echourouk El Yaoumi et d'El Djazaïr News ont répondu favorablement à l'invitation du ministre pour faire partie de cette commission. Celle-ci sera chargée de préparer le cadre général des deux journées de débat et d'en dégager les grands axes. Sa mission devra s'achever à la veille de la rencontre des professionnels qui aura lieu durant la première quinzaine du mois de septembre avec la participation de 500 à 600 professionnels dans les différents workshops qui seront mis sur pied, a indiqué le ministre de la Communication. Evoquant les grandes lignes directrices du travail de la commission, Boudjemaâ Haïchour a indiqué que cette dernière devra plancher sur deux choses essentielles que sont l'accès à l'information et la protection de la dignité du citoyen. « Non à une presse beni oui-oui » Tout en se montrant critique envers une presse qui « a souvent failli à son devoir d'informer pour verser dans la désinformation et la diffamation », le ministre de la Communication s'est défendu de vouloir museler la liberté d'expression. « Nous ne voulons pas d'une presse beni-oui-oui », a-t-il lancé et d'ajouter qu'il « s'agit d'une consolidation du chemin parcouru depuis 1990 ». Le 8 avril a marqué, selon lui, une nouvelle ère pour l'Algérie qui a « majoritairement adopté le projet de réconciliation nationale porté par le président de la République ». La réflexion sur le secteur de la communication s'inscrit dans cette démarche et aspire à plus de professionnalisme chez les journalistes, a-t-il soutenu. C'est dans cette perspective que la révision de la loi sur l'information est devenue indispensable, de même que la révision et la codification de la charte d'éthique et de déontologie qui « dotera le conseil de l'éthique de plus de prérogatives et évitera aux journalistes la présentation devant les parquets et les juridictions », argue-t-il encore. Le ministre de la Communication qui s'est dit sans complexe et ouvert à toutes les sensibilités a saisi l'occasion pour lancer un appel à la presse. « L'apaisement ne peut pas venir que d'un seul côté, la République a ses lois, les gens doivent revenir à la sagesse », a-t-il soutenu. Boudjemaâ Haïchour dira d'ailleurs que son département qui a montré toute sa bonne volonté de soutenir la presse n'a aucun pouvoir sur les affaires commerciales de l'ANEP et des sociétés d'impression qui relèvent, selon lui, de la chefferie du gouvernement