«Nous ne voulons pas d'une presse beni-oui-oui, mais nous voulons une presse critique qui s'inscrit dans le cadre des lois de la République et dans l'intérêt de la collectivité» a déclaré hier, le ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, lors de l'installation au palais de la Culture Moufdi Zakaria (Alger), de la commission chargée de réviser le code de l'information, composée d'une trentaine de membres. Le premier objectif de cette commission» opérationnelle consiste à préparer «le canevas qui va configurer les débats pour élaborer un avant-projet de loi sur l'information ainsi que le code d'éthique et de déontologie». Selon le ministre, les débats qui porteront sur la presse dans sa globalité seront organisés en deux journées sous forme d'ateliers. Ils auront lieu durant la première quinzaine de septembre prochain. Durant ces journées de débat, 500 à 600 personnes de la profession, éditeurs, imprimeurs, journalistes et universitaires y prendront part. Au terme de ces travaux d'atelier, «les grands axes de réflexion seront dégagés pour constituer l'avant-projet de loi sur la communication, l'éthique et la déontologie». «Le texte sera soumis au conseil des ministres pour être adopté puis à l'assemblée où il sera débattu encore une fois avec les professionnels de la corporation pour qu'il soit enrichi» a indiqué le ministre. Tout en excluant l'idée d'une mise au pas de la presse, Boudjemaâ Haïchour a inscrit son initiative dans le cadre des réformes globales contenues dans le programme du président de la République et surtout dans le cadre du vaste plan de la réconciliation nationale. L'objectif que s'est assigné le ministre à travers cette initiative est de détendre le climat entre le pouvoir et lapresse, exacerbé notamment ces derniers mois. Réitérant son leitmotiv consistant en une «approche fondamentalement systémique». M.Haïchour, espère ainsi rassembler tous les professionnels des médias autour d'une vision globale, à savoir une dépendance réciproque, notamment avec les responsables de la tutelle de la communication. C'est parce que l'information se trouve au centre des enjeux politiques et constitue une matière commerciale «que la refonte et l'adaptation de nos lois codifiant ce domaine sensible est nécessaire», a encore noté le ministre. Par ailleurs, M.Haïchour s'est gardé de se mêler des relations entre imprimeurs et éditeurs «lesquelles sont éminemment commerciales». Cependant, il se dit prêt à conduire une action visant le règlement de ce bras de fer permanent. «Car dit-il, l'opacité dans les relations professionnelles entre les différents intervenants de la chaîne de la presse, est révolue à l'ère de la démocratie».