Les travailleurs des collectivités locales réclament une revalorisation salariale. Ils exigent l'abrogation effective de l'article 87 bis du code du travail et l'intégration des milliers d'employés vacataires ainsi que ceux recrutés dans le cadre du filet social. Ils demandent le respect des libertés syndicales. Les travailleurs des collectivités locales maintiennent leur mot d'ordre de grève pour le 4 septembre. Une action qui durera huit jours et qui sera sanctionnée par des rassemblements à travers les 48 wilayas. Cette action de protestation de grande envergure, qui intervient en pleine rentrée sociale et à quelques jours seulement de la rentrée scolaire, a été décidée par la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), organisation affiliée au Syndicat national autonome du personnel de l'administration (Snapap). Ce mouvement de grève, s'il est suivi, risque de paralyser toute l'administration locale dont les services de l'état civil sont très sollicités en cette période de l'année. Les travailleurs des communes en sont conscients. Ils veulent justement peser de tout leur poids pour espérer une prise en charge rapide de leurs nombreuses revendications qui datent de plusieurs années. La FNSC motive son recours à la grève ou plutôt sa reprise de la protestation par le refus du ministère de l'Intérieur de régler les problèmes des travailleurs du secteur et la prise en charge de la situation socioprofessionnelle qui va de mal en pis. Des salaires inférieurs au smig Les travailleurs des communes, dont le nombre dépasse les 500 000, réclament une revalorisation salariale conséquente. Leur salaire moyen actuel est estimé à 12 000 DA. Certaines catégories perçoivent encore des mensualités inférieures à 10 000 DA, alors qu'officiellement, le salaire minimum national garanti (SNMG) est fixé depuis janvier 2012 à 18 000 DA. Pour les membres de la FNSC, rien ne peut justifier un tel écart salarial. Ainsi, elle demande l'abrogation effective de l'article 87 bis de la loi 90/11 définissant la composante du SNMG pour permettre à ces travailleurs de bénéficier dans un premier temps de revalorisations salariales appréciables. Autre point soulevé : la révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire. La fédération exige aussi l'intégration de dizaines de milliers des travailleurs contractuels, vacataires et du pré-emploi, dont la situation professionnelle est lamentable. Selon cette organisation syndicale, ces travailleurs n'ont ni statut ni salaires décents. Et pourtant, ils occupent leur poste de travail depuis plusieurs années. Par cette grève, la FNSC veut attirer l'attention des pouvoirs publics sur la dégradation à la fois des conditions de travail mais aussi du pouvoir d'achat des communaux. Elle veut lancer un appel fort au ministère de l'Intérieur afin qu'il mette fin à la précarité de l'emploi engendrée par le recours abusif et systématique aux recrutements dans le cadre du pré-emploi et du filet social. Cette organisation syndicale demande, par ailleurs, au ministère de revoir le mode de gestion du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS). Une gestion qu'elle qualifie d'opaque. La FNSC demande également le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge et la participation du partenaire social à l'élaboration du code du travail dont le nouveau texte est encore en chantier. Elle réclame une place entière dans le dialogue social à côté de l'UGTA qui reste le seul représentant des travailleurs autorisé à prendre part aux rencontres tripartites. Absence de dialogue social Sur un autre plan, la FNSC veut par son action de protestation dénoncer les atteintes aux libertés syndicales enregistrées quotidiennement au niveau national. Des atteintes passées sous silence par les pouvoirs publics. Les travailleurs des communes se battent depuis plusieurs années pour arracher leurs droits socioprofessionnels. Un combat qu'ils disent continuer jusqu'à la pleine satisfaction de leurs revendications.