C'est un nouveau paradoxe à l'algérienne. D'abord, des centaines de milliers de policiers déployés comme des palmiers, des caméras de surveillance partout, comme si l'audiovisuel avait été libéré et des moyens matériels et financiers considérables, scooters et motos dernier cri, armes, hélicoptères et logiciels. Résultat, une délinquance en hausse, une criminalité en progrès et des agressions à la pelle (à la hache ou au sabre, aurait été l'expression la plus exacte). Mais non, le paradoxe n'est pas là, il est ailleurs. Pour parer à cette stupéfiante violence qui s'est emparée des Algériens (et des Algériennes aussi), la DGSN vient officiellement de (ré)autoriser l'usage du taser (suspendu), cette arme de poing électrique conçue pour paralyser les voyous en leur envoyant une décharge de 20 000 volts. Le paradoxe est bien là ; il n'y a pas d'électricité, tout le monde s'en plaint, mais la police va combattre la délinquance avec de l'électricité. Bien sûr, ce n'est pas Sonelgaz qui va armer les tasers, ceux-ci possèdent une batterie incorporée. Mais il va bien falloir la charger, avec une véritable prise électrique. C'est donc la bonne nouvelle, les commissariats ne sont pas soumis aux pannes et délestages et pourront charger leurs tasers afin de les utiliser rapidement. Mais si l'on considère que les tasers vont décharger 1000x20000 volts, la consommation sera de plusieurs mégawatts. Par jour ? Par heure ? Est-ce que cette décision de la DGSN est en rapport avec la construction de 20 nouvelles centrales électriques ? Que pense Sonelgaz de l'utilisation des tasers ? Est-ce que la DGSN paye ses factures ? En attendant des réponses et en espérant que la violence en Algérie va diminuer par l'électrocution d'une partie de sa jeunesse, on prévoit déjà le SMS du ministère de l'Energie : n'utilisez par votre fer à repasser, votre machine à laver et votre taser aux heures de pointe.