Le groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) déplore «l'absence de toute volonté de changement pacifique et démocratique». Impatients, les députés du plus vieux parti de l'opposition constatent que les législatives du 10 mai dernier n'ont ouvert la voie à aucune évolution sur la scène politique nationale. Au contraire, quatre mois après ce scrutin, «tous les horizons sont bouchés». «Les dernières législatives ont démontré les limites des réformes politiques entreprises par le régime depuis une année, qui ont engendré une réalité politique ne favorisant pas la réalisation d'un changement pacifique et démocratique. Conséquence : les horizons politiques sont bouchés et les institutions de l'Etat sont paralysées (…)», note le groupe parlementaire du FFS dans un communiqué rendu public, hier, à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Devant cette situation, le FFS réaffirme son attachement à un «changement démocratique et pacifique du système». «Ce changement ne saura intervenir qu'à travers l'ouverture d'un véritable et d'un sérieux dialogue avec tous les courants de la classe politique nationale sans exclusive, qui sera un prélude à une période de transition qui permettra l'ouverture du champ politique et médiatique et qui sera sanctionné par l'élection d'une Assemblée constituante souveraine devant jeter les fondements d'une nouvelle République, à travers une Constitution qui consacrera la souveraineté du peuple et la suprématie de la loi», lit-on dans ce document. Les élus du FFS estiment, dans ce sens, que leur «participation tactique» à l'actuel Parlement leur impose «la mise en place d'un agenda indépendant de celui du régime, afin d'œuvrer à la réhabilitation de l'action politique et la mobilisation des citoyennes et citoyens pour apporter le changement pacifique et démocratique». Mais le groupe parlementaire du FFS ne donne pas plus de détails sur la stratégie à suivre pour réaliser cet objectif de «la réhabilitation de l'action politique». Le groupe parlementaire du FFS dénonce, dans le même document, «toute forme de pression visant les militants, syndicalistes et journalistes». Il critique également les politiques du «bricolage» qui ont donné naissance à une situation explosive dans tous les secteurs. «La rentrée sociale de cette année porte en son sein moult craintes et appréhensions, car tous les secteurs annoncent une rentrée chaude qui menace la paix sociale si les autorités n'interviennent pas pour trouver des solutions rapides et sérieuses», alerte le FFS, en rappelant l'incapacité des autorités à résoudre, durant cette période estivale, les problèmes d'eau et des coupures d'électricité.