Le Front des forces socialistes (FFS) vient d'opérer une entrée fracassante au Parlement. Le plus vieux parti de l'opposition renoue en effet avec son discours et ses positons critiques vis-à-vis du gouvernement, comme l'atteste le contenu d'un communiqué rendu public hier et signé par Ahmed Batatache, chef du groupe parlementaire du parti d'Aït Ahmed. Le document en question se veut être un véritable réquisitoire par le biais duquel les députés issus de cette formation accablent l'Exécutif, lui reprochant de faire dans «le bricolage dans la gestion des affaires publiques». Dans leur constat de la situation politique qui prévaut dans le pays, les parlementaires du FFS sont remontés jusqu'aux législatives du 10 mai dernier, auxquelles ce parti a pris part avant de s'engouffrer dans une crise interne aiguë qui lui a valu le départ de beaucoup de ses militants, y compris d'anciens cadres dirigeants. Dans son communiqué coïncidant avec l'ouverture de la session d'automne du Parlement, le groupe parlementaire du FFS écrit d'entrée que «les dernières législatives ont montré la limite des réformes politiques engagées par le régime depuis le début de l'année». Des réformes qui n'ont pas été à même d'enclencher «un changement pacifique et démocratique dans le pays», ajoute-t-il, déplorant le fait que le seul et unique résultat dont pourrait se prévaloir l'action des réformes politiques n'est autre que celui d'avoir «provoqué la paralysie des institutions du pays». Les parlementaires du FFS regrettent aussi que la levée de l'état d'urgence ne soit pas encore perceptible dans la réalité. Une réalité faite, à leur sens, «d'intimidations et de pressions judiciaires subies au quotidien par des syndicalistes, militants des droits de l'homme, ainsi que des journalistes». Il est fait état en outre dans le même communiqué du dossier des disparus, au sujet duquel il dit que cet épineux problème n'a pas trouvé de solution depuis deux décennies. Du coup, les parlementaires du FFS, qui dénoncent toute forme d'intimidation estiment que «le changement démocratique ne peut se faire que par le bais de l'ouverture du dialogue avec l'ensemble des représentants de la classe politique, sans exclusion». «Ce qui est à même d'augurer d'une nouvelle étape de transition devant permettre une réelle ouverture politique et médiatique et dont la finalité n'est autre que l'élection d'une assemblée constituante qui sera consacrée dans la nouvelle Constitution», ajoute-t-on dans le même document. Les rédacteurs de ce communiqué ont par ailleurs dénoncé l'attitude qu'ils qualifient d'irresponsable des pouvoirs publics face aux feux de forêt qui ont ravagé des milliers d'hectares, notamment dans les wilayas du nord du pays. Idem pour les fréquentes coupures d'électricité, pour lesquelles les parlementaires du FFS accusent les autorités de «bricolage», car n'ayant pas été capables de régler ce problème qui créent beaucoup de désagréments aux citoyens. Il est à noter par ailleurs que le FFS tiendra, aujourd'hui et durant trois jours, son université d'été dans la wilaya de Béjaïa. Une manifestation qui sera essentiellement consacrée à la préparation des élections locales du 29 novembre prochain.