«C'est par une Assemblée constituante que le changement pourra se faire, et non par cette assemblée, pour se projeter vers la deuxième République. Cela dit, ce ne sera pas facile avec ce Parlement. Il faudra être vigilant. Le groupe parlementaire du FFS va introduire un certain nombre de dossiers sensibles.» M. Laskri n'en dira pas plus. Toutefois, un communiqué du groupe parlementaire du parti de Hocine Aït Ahmed a été distribué à la presse présente à la cérémonie d'ouverture de la session d'automne du Parlement. Un document dans lequel il dénonce «la politique de bricolage adoptée par le gouvernement mise à nu par ce qu'ont vécu les Algériens durant l'été.» De l'absence d'intervention à l'inconscience en passant par les incendies et les coupures récurrentes de l'électricité «dans un pays qui approvisionne le monde en énergie», les griefs retenus contre le gouvernement sont nombreux. Selon le groupe parlementaire du FFS, cette rentrée sociale comporte beaucoup de risques en raison de la fuite en avant des pouvoirs publics devant les revendications légitimes pour l'amélioration de la situation sociale. «Tous les secteurs menacent d'une rentrée chaude, susceptible de menacer la paix sociale si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour trouver des solutions sérieuses et rapides. Et ce, d'autant plus que la crise du chômage s'est exacerbée et vient démentir les chiffres officiels sur sa supposée réduction à 10%». Par ailleurs, le groupe parlementaire du FFS a réaffirmé dans le même document, «son attachement quant à la nécessité du changement démocratique et pacifique de ce régime en faillite, qui poursuit la politique de la fuite en avant. Ce changement ne viendra qu'à travers l'ouverture d'un véritable dialogue sérieux avec l'ensemble de la classe politique, sans exclusion, qui serait le prélude à une phase transitoire à même de permettre une ouverture de la scène politique et de l'information». Une phase de transition qui «s'achèvera par l'élection d'une Assemblée constituante, souveraine qui mettra en place les bases de la nouvelle République à travers l'élaboration d'une Constitution qui consacrera la souveraineté populaire et la force de loi». Les rédacteurs du communiqué réitèrent leur soutien à tous les syndicats autonomes dans la défense légitime des droits des travailleurs. Enfin, le groupe parlementaire du FFS, dont la participation aux législatives «est tactique», a dénoncé toutes les formes de harcèlement contre les militants, syndicalistes, journalistes et soutient les familles des disparus pour lesquels il demande à ce que toute la lumière soit faite sur le sort de leurs enfants.