Le Front des forces socialistes (FFS) n'est pas intéressé de faire partie du nouveau gouvernement. Son premier secrétaire national, Ali Laskri, l'a réaffirmé mardi à l'occasion de l'ouverture, en fin de journée d'hier, de l'université d'été dans un camp de toile de la ville de Souk El Tenine, 30 km à l'est de Béjaïa. «Nous l'avons toujours dit, nous ne sommes pas intéressés par la participation dans un gouvernement», a déclaré Ali Laskri qui trouve que la désignation d'un nouveau chef de gouvernement, l'entame des travaux de la nouvelle APN, et les prochaines élections locales font que le calendrier politique du pays connaît un «télescopage» par le fait de cette concentration de rendez-vous politiques. «La rentrée dans un processus de transition démocratique est encore possible sous condition d'une volonté politique de la part des décideurs de ce pays. Le réalisme nous conduit à constater que jusqu'à maintenant, cette volonté est absente… Ce qui est sûr, c'est qu'un changement de gouvernement doit s'inscrire dans une démarche globale. Par ailleurs, ce ‘nouveau' gouvernement pour faire quoi ? Pourquoi ? Avec qui ? Et pour qui ?», s'interroge-t-il. Ali Laskri insiste pour dire que «sur le plan économique, la remise du pays au travail constitue une vraie question ; le futur gouvernement est sommé d'agir vite et fort. La réussite de son action est conditionnée par la construction d'un consensus économique et social. Ce consensus doit être précédé par un consensus politique fruit de vraies discussions et d'un vrai débat et, pourquoi pas, de négociations. Le pouvoir doit reconnaître, respecter et travailler avec les forces politiques et sociales représentatives dans le pays». Et d'ajouter : «Sur le plan social, le peuple algérien a le droit à la vérité sur les réalités et les perspectives financières, économiques et sociales. C'est le travail de l'Exécutif, mais aussi des institutions élues. L'une de nos ambitions c'est que demain l'APN puisse, par exemple, participer de façon active à la formulation du budget de la nation et non pas se contenter de voter mécaniquement un budget arrêté ailleurs.» Ali Laskri, qui plaide pour penser un autre calendrier, réitère la revendication de son parti d'aller vers une période de transition qui va de paire avec une Constituante. Le premier secrétaire du FFS a inauguré l'université d'été qui abrite jusqu'au 6 septembre plus de 200 jeunes militants représentant une quarantaine de fédérations de wilayas, selon le secrétaire national à la jeunesse,Youcef Boukoucha, rencontré sur place. «L'université de cette année revêt un intérêt particulier pour le parti et les militants, voire pour le pays. Elle intervient dans un contexte particulier, à la fois au niveau interne qu'externe», écrivent les organisateurs de ce regroupement d'été. Le contexte interne est donc caractérisé, ajoute-t-on, par le lancement d'un «vaste chantier de restructuration» et la perspective du 5e congrès du parti, mais aussi de celle des élections locales du 29 novembre auxquelles le FFS prendra part.