Une réunion entrant dans le cadre du dialogue a regroupé, hier, au siège du ministère de l'Education nationale les représentants de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) et les responsables du ministère. Les deux parties, selon M. Ider, premier responsable de l'UNPEF, ont convenu de tourner la page. Suite à quoi, le ministère a décidé d'annuler les sanctions et les poursuites judiciaires à l'encontre des syndicalistes et d'instruire les directeurs d'éducation à ouvrir le champ à l'activité syndicale et de considérer l'UNPEF comme partenaire à part entière. « Nous avons réitéré notre demande d'annulation des sanctions prises contre les syndicalistes sans exclusive, de faire participer tout le monde à la table des négociations et nous avons exigé l'annulation des ponctions des journées de grève », a expliqué M. Ider. Pour sa part, le ministère a invoqué l'application des textes en vigueur et relégué la question des revendications salariales au gouvernement et à la déclaration du président de la République de réviser les salaires. L'UNPEF a demandé en outre la révision du régime indemnitaire, particulièrement la prime de rendement qui, à leur détriment, est actuellement calculée sur le salaire de base, au lieu du salaire principal, contrairement aux autres secteurs de la Fonction publique, le relèvement des indemnités de gestion surveillance et correction des examens, l'institution de nouvelles primes pour tous les travailleurs des corps communs et leur intégration dans le statut d'éducation. Les représentants du ministère comptent étudier au cas par cas les questions posées. La prochaine rencontre est prévue pour avril prochain. La démarche de l'UNPEF n'a pas été du goût des autres syndicats, notamment le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), qui estime qu'un dialogue ne portant pas sur la plate-forme de revendications initiée par la coordination intersyndicale demeurera inutile. Les responsables du Satef regrettent que le ministère ait privilégié d'abord la voie du « tout-répressif », pour ensuite revenir à l'option du dialogue. Le Satef, qui dit considérer le dialogue comme un moyen et non une fin, ne refuse pas le dialogue, « s'il est sérieux et fructueux ». « Le syndicat ne saurait être partie prenante d'un dialogue alibi tendant à soigner l'image du ministère de l'Education nationale, tant envers l'opinion publique et aussi à l'égard des partenaires étrangers, ni d'un dialogue tactique dont la finalité serait de gagner du temps, encore moins d'un dialogue de diversion qui éluderait les vraies préoccupations des travailleurs », estime le Satef. Le Satef restera fidèle au principe arrêté au sein de la coordination de l'éducation et qui stipule que « toute négociation à propos de la plate- forme consensuelle doit être menée par une délégation mandatée par l'intersyndicale ». Une démarche respectée jusqu'à l'heure par le CLA, le Cnapest et le SET de Béjaïa. Le CLA, par ailleurs, rappellera que l'appel au dialogue du ministère ne peut être « un apaisement, si le ministre de tutelle conditionne la rencontre par le non traitement de revendications principales, objet du conflit comme cela a été annoncé publiquement. En réponse aux signes d'apaisement et à la recherche de solution pour que le troisième trimestre ne soit pas marqué par une situation inflammatoire, nous allons soumettre un plan de mesures transitoires », explique le responsable du CLA.