Yamina Benguigui, la ministre française déléguée, chargée de la Francophonie, est arrivée hier à Alger pour une visite de trois jours. Ce déplacement a pour but de préparer la visite, d'ici la fin de l'année, du président français, François Hollande. Un événement très attendu des deux côtés de la Méditerranée : «Je pense que la grande rencontre bilatérale entre les présidents Bouteflika et Hollande aura des effets bénéfiques sur les deux pays», a déclaré Yamina Benguigui à son arrivée à Alger. Dans cet objectif, la ministre a rencontré hier Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Au cœur des discussions, le développement de la coopération entre les deux pays et la francophonie. Yamina Benguigui est chargée d'évoquer les dossiers concernant les échanges culturels entre la France et l'Algérie, et particulièrement la question de la langue. Elle a rencontré, hier, le recteur de l'université d'Alger 2 et doit s'entretenir avec Khalida Toumi, la ministre de la Culture. Lors de sa visite en juillet dernier, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, avait déjà fait part de la volonté française de développer l'enseignement du français en Algérie. «La langue française est aujourd'hui une langue solidaire, égalitaire, une langue qui rassemble à hauteur d'homme. Elle doit aujourd'hui être le fleuve qui fédère les peuples de la francophonie», a déclaré Yamina Benguigui au site internet TSA. Si l'Algérie ne fait pas partie de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) alors qu'elle est le deuxième pays francophone au monde, le président Abdelaziz Bouteflika est attendu en octobre au sommet de la francophonie de Kinshasa, en République démocratique du Congo. La ministre française doit également s'entretenir demain avec le ministre des Affaires étrangères, récemment reconduit à son poste, Mourad Medelci. Le dossier malien fait notamment partie des préoccupations diplomatiques françaises actuelles. Mais la position d'Alger est délicate. Samedi dernier, le Mujao avait annoncé l'exécution de Tahar Touati, vice-consul de Gao (Mali), enlevé au mois de mai avec six autres personnes. Depuis 6 jours, les autorités algériennes n'ont toujours pas confirmé la mort de l'otage. Enfin, Yamina Benguigui, réalisatrice, a laissé une place au cinéma dans son programme. Après une visite de la Cinémathèque d'Alger, elle assistera à la projection du dernier film d'Alexandre Arcady, l'adaptation de Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra.