L'assemblée générale de présentation des bilans moral et financier de l'exercice 2011-2012 du CSA-ESS, s'est tenue jeudi 6 septembre courant. La rencontre s'est déroulée sans la présence du commissaire aux comptes. L'absence de ce dernier, qui a pourtant perçu ses honoraires (400 000 dinars), en a intrigué plus d'un. Dans une déclaration à la radio locale, le président du CSA-ESS, Hacen Hamar, considère que l'inexplicable éclipse du commissaire aux comptes fait partie d'un complot le visant. Le «forfait» du contrôleur des finances de l'entente sera sans nul doute sanctionné par l'invalidation de ladite assemblée, qui a pourtant adopté les bilans de Hamar en désaccord avec les membres de son comité. Sachant qu'aucun membre du bureau directeur n'a assisté au conclave. «On n'est pas des marionnettes pour cautionner l'anarchie et les décisions individuelles prises sans le consentement du bureau directeur qui n'a jamais été consulté ou associé. On ne va tout de même pas jouer le rôle d'une boîte postale», diront des membres que nous avons contactés. Des sponsors ont eux aussi brillé par leur absence. Amar Sekllouli, le patron de Safcer (l'un des principaux soutiens du club) qui n'a pas été convié, ne mâche pas ses mots : «Quand le club est confronté à des difficultés financières, ses dirigeants mettent le cap sur Safcer qui n'a jamais tourné le dos à l'ESS, un bien collectif. Pour ne pas entendre certaines vérités, les décideurs du club n'ont pas jugé utile de nous convier à ce rendez-vous», dira amèrement le patron de la société spécialisée en céramique. En dépit de ce grand couac, le président sortant a présenté des bilans qui sont du ressort exclusif de la SSPA qui n'a aucun pouvoir, accaparé par le CSA en charge de l'équipe «pro», faisant ainsi fi de la réglementation en vigueur. Ponctué par un doublé historique, le résultat sportif de la dernière saison a été adopté à l'unanimité. Le bilan financier a, par contre, fait grincer des dents et soulevé le mécontentement des travailleurs du club qui demandent une commission d'enquête : «Nos salaires impayés depuis plus de 25 mois ne figurent pas dans le bilan financier des trois dernières années (période de la gestion de Serrar s'entend). Nous exigeons une commission d'enquête, la seule à même d'élucider cet imbroglio qui ne dit pas son nom», dira le représentant des administratifs qui a tenu à prendre la parole. En matière de chiffres, le club a durant le dernier exercice (du 1er juin 2011 au 30 juin 2012), engrangé des recettes de l'ordre de 358,1 millions de dinars (MDA). Avec un apport de plus de 70%, les pouvoirs publics ont injecté pas moins de 262 MDA. Les sponsors, qui ne se bousculent plus au portillon, ont contribué à hauteur de 34 millions de dinars. Les recettes du stade n'ont pas dépassé les 27 MDA. Les dépenses ont atteint 361,48 millions de dinars. Plus de 80% des frais, soit 292 millions de dinars, ont été versés aux joueurs et staff technique. 23 millions de dinars ont été dépensés dans l'hébergement des joueurs. Avant de boucler la boucle, Hacen Hamar, qui s'est substitué en «patron» du CSA et de la SSPA, informe l'assistance que durant les mois de juillet et août de l'année en cours, le CSA a déboursé pas moins de 115,33 MDA, pour 113 millions de recettes émanant dans sa totalité des fonds publics. La manière de faire des décideurs de l'Entente qui transgressent la loi régissant les clubs pros n'échappe pas à l'observation de la direction et de la jeunesse et des sports qui laisse faire…