La surveillance des élections locales doit se faire, selon le RCD, par les citoyens et non par des cercles occultes, comme cela a été le cas des législatives. L e Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) participera aux élections locales du 29 novembre prochain. La décision a été prise par le conseil national du parti, réuni vendredi dernier à Alger. «Les membres du conseil national ont souhaité, dans leur écrasante majorité – seulement 14 contre et 7 abstentions (sur 250 membres) –, l'implication de notre rassemblement dans ce scrutin», précise le parti dans un communiqué rendu public, hier, à l'issue des travaux de son conseil national. La décision a surpris plusieurs observateurs qui s'attendaient au boycott de cette échéance pour un parti qui avait refusé de «cautionner la démarche d'un régime qui fait des élections une façade démocratique». Y a-t-il une contradiction entre le boycott des législatives du 10 mai dernier et la participation aux locales du 29 novembre prochain ? «Pas du tout», rétorque Hakim Saheb, porte-parole du RCD, contacté par nos soins. Il argumente : «D'abord, il faut savoir que le RCD ne s'est jamais inscrit dans une logique de boycott systématique des élections. Ensuite, nous avons constaté qu'il y a une forte sollicitation des citoyens qui ont apprécié le travail accompli par nos élus durant le mandat actuel au niveau des communes où nous étions majoritaires.» Travail de proximité Pour le RCD, ajoute notre interlocuteur, il n'est pas question d'abandonner les collectivités locales et «les citoyens qui font confiance aux cadres du parti». «Le RCD maintient sa participation à ces élections locales pour protéger les intérêts de la collectivité partout où cela sera possible et pour que les futures générations sachent que malgré les difficultés et les périls, il y a eu dans leur pays des femmes et des hommes qui ont refusé la servilité et combattu l'abus», lit-on dans le communiqué du conseil national du parti. Tableau sombre de la situation socioéconomique
Les membres du conseil national du RCD estiment également que la participation à ce scrutin permettra au parti d'être plus proche, par une gestion de la proximité, des citoyens. «Ils ont enfin manifesté leur souci d'accompagner le mouvement associatif au niveau local, sans lequel aucun rapport de force susceptible de hâter le changement ne pourra être édifié et de continuer le travail accompli dans les localités où nous avons été dans l'opposition», ajoute-t-on dans le même document, précisant que la surveillance des élections locales se fait par les citoyens et non par des cercles occultes, comme cela a été le cas des législatives. Outre la participation aux élections locales, le conseil national du RCD a dressé un tableau sombre de la situation sociopolitique du pays. «La mascarade électorale du 10 mai dernier approfondit la crise du système dans sa gestion de la rente et du statu quo. Attendre quatre mois pour nommer un coordinateur du gouvernement, un ministre qui était déjà en place, et maintenir dans leurs fonctions des ministres qui ont géré des départements où la crise a été le plus ressentie révèlent la persistance du renouvellement de l'échec. La reconduction et le rappel de ministres évoqués dans les scandales financiers, qui ne cessent de défrayer la chronique algérienne, tels l'affaire Khalifa, l'autoroute Est/Ouest et celle liée au racket des importateurs de médicaments, illustrent et confirment la gestion du pays par le chantage, la corruption et la soumission», souligne encore le RCD.