L 'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme (OPDDH), programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), «dénonce vivement la détention arbitraire de Abdelkader Kherba et le nouveau procès intenté contre lui, ainsi que le harcèlement judiciaire à l'encontre de Abdou Bendjoudi, Yacine Zaïd et Athmane Aouameur, dans la mesure où ils ne semblent viser qu'à sanctionner leurs activités de défense des droits de l'homme». Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, l'OPDDH lance un appel «aux autorités algériennes à libérer M. Kherba immédiatement et sans condition et à abandonner toute forme de poursuites judiciaires arbitraires à son encontre et, plus généralement, à mettre fin au harcèlement judiciaire à l'encontre de l'ensemble des défenseurs des droits de l'homme en Algérie». L'Observatoire demande de «garantir en toute circonstance l'intégrité physique et psychologique de Kherba Abdelkader, ainsi que de l'ensemble des défenseurs des droits de l'homme algériens». L'Observatoire rappelle, en effet, que «le tribunal de Bab El Oued a également engagé des poursuites judiciaires contre Abdou Bendjoudi, Yacine Zaïd et Athmane Aouameur pour incitation à attroupement non armé, en application de l'article 100 du code pénal, risquant jusqu'à un an d'emprisonnement et 5000 DA d'amende». «Leur procès initialement prévu le 19 juin 2012, a finalement été reporté au 27 septembre 2012», est-il précisé. Dans le rappel des faits, l'OPDDH considère que «l'application de la procédure de flagrant délit dans ce cas apparaît comme abusive s'agissant de faits qui se seraient déroulés plus de deux mois auparavant». «Le 21 août 2012, M. Kherba a été arrêté par un policier dans le cadre de la procédure de flagrant délit alors qu'il s'apprêtait à filmer une manifestation pacifique contre les coupures prolongées d'eau courante dans la localité de Ksar El Boukhari (wilaya de Médéa)…. Le 22 août 2012, le procureur de la République du tribunal de Ksar El Boukhari a ordonné sa mise en détention préventive pour outrage et violences à l'encontre d'un fonctionnaire en application des articles 144 et 148 du code pénal… M. Kherba ne se trouvait pas sur les lieux en question le 3 juin 2012, mais assistait à une réunion du CNDDC au siège du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), à Alger», explique l'Observatoire informé par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme.