Echaudés par l'opération d'éradication du commerce informel entreprise au cours de la semaine dernière par les pouvoirs publics dans plusieurs agglomérations urbaines du Nord, les commerçants légaux de Bechar implantés au lieudit les «baraques» depuis 1962 réclament à leur tour une action de démolition de ce type de commerce illicite, source d'insécurité, indiquent plusieurs d'entre eux. Ces commerçants informels se sont installés sur les lieux depuis au moins deux décennies à la faveur du laxisme de l'Etat. Ces revendeurs illicites, qui avaient érigé au début des années 1990 quelques stands de fortune ont pris aujourd'hui de l'extension pour s'accaparer et encombrer les trottoirs, obstruer les devantures des magasins de commerçants légaux qui, après de nombreuses réclamations et de guerre lasse, ont fini par abdiquer face au fait accompli. L'anarchie qui sévit dans ce marché a atteint des proportions alarmantes, notamment sur le plan sécuritaire. L'étroitesse, l'exiguïté et la promiscuité des lieux favorisent facilement les vols et les agressions corporelles en particulier à l'égard des femmes par des voyous. Mais l'ampleur du commerce illégal en cet endroit précis s'est étendu ces dernières années par la création d'autres étals sur une longue avenue étroite appelée «Marché de Tindouf» qui est le prolongement des stands illégaux installés sur deux ruelles qui encerclent «les baraques». De l'avis de tous, l'incapacité de la municipalité de Bechar à mettre un terme définitif à cette anarchie qui perdure a encouragé les tenants de l'informel à s'approprier d'autres espaces publics. Les trottoirs de l'ancienne polyclinique face au marché couvert des fruits et légumes ainsi que la bâtisse de l'agence Sonelgaz ont été récemment squattés par une nouvelle vague de revendeurs, exposant surtout des appareils téléphoniques. Une source indique que des propositions ont été faites par les autorités locales à ces commerçants illégaux quant à leur transfert hors du centre-ville dans le but de dégager les ruelles encombrées mais ces derniers ont opposé leur refus. Les commerçants légaux indiquent attendre une action salutaire identique à celle qui se déroule au Nord contre le commerce informel de la part des pouvoirs publics afin de réhabiliter la crédibilité de l'Etat dans ses attributions classiques de défense de l'ordre public.