Dans le cadre de l'aménagement urbain, de l'éradication des marchés informels et de l'interdiction d'occupation illégale des voies et des trottoirs, une opération de délogement des marchands occupant, depuis des années et de plus en plus, les rues donnant sur le marché, a débuté deux jours avant le Ramadhan. Ces marchands exerçant de manière illicite (ni registre de commerce, ni acquittement d'impôts) et encombrant de part et d'autre les ruelles et les trottoirs, ont été transférés vers le nouveau marché situé à l'entrée de la ville. La population, qui se plaignait de ne pouvoir circuler dans ces ruelles devenues piétonnes par la force des choses, mais encore des difficultés à se frayer un chemin jusqu'à la mosquée et à y introduire les dépouilles (l'entrée du lieu de culte étant littéralement bouchée), a accueilli ce vide inespéré avec soulagement. Les rues et les trottoirs, squattés depuis près de vingt ans, sont désormais libérés. Le squatt des trottoirs était devenu dans l'esprit des commerçants un droit, à telle enseigne que lorsqu'un automobiliste stationnait devant un magasin pour se rendre au marché ou à la mosquée, certains exigeaient de lui qu'il éloigne son véhicule de la devanture, c'est-à-dire du trottoir où sont exposées les marchandises. Quant aux piétons, il ne lui restait pour circuler que les voies. II était temps que le désordre cesse.
